C’est la rentrée ! Vous m’avez l’air un peu inquiets. Cette histoire de masques, de vaccins et tout le toutim est bien compliquée. Sommes-nous condamnés à nous isoler de plus en plus en tête-à-tête avec nos téléphones dans des maisons fermées ? Ça va pas être simple. De l’isolement à la peur de l’autre, il n’y a qu’un pas, un tout petit pas. Le monde est en train de changer. Que dis-je, le monde a changé ! C’est une bonne occasion pour chacun d’entre nous ! De toute manière, il va bien falloir nous le manger, cet avenir qu’on nous décrit comme incertain. Est-ce que tu veux, simple spectateur, revoir le film d’avant en couleur, ou bien tu veux dépoussiérer deux ou trois trucs dans le genre « bienveillance », « respect de la nature » et, pourquoi pas, « écologie » ? Franchement, tu n’aimerais pas te balader dans des forêts propres, retrouver le goût des cerises et boire à la fontaine ? Ignorons les gougnafiers qui nous vendent des fringues à deux balles fabriquées par des minots du bout du monde, ou du guano en barquette en prétendant que c’est du « bon et pas cher ». Libérons-nous de cette peur collective qui me noue la gorge et allons chercher des sourires dans les yeux du voisin. Je sais que je vais encore me faire traiter de bisounours et qu’une fois de plus, les esprits « éclairés » vont me moquer et dire que c’est de l’écologie pour vieil enfant naïf. On va m’opposer le fameux « principe de réalité », et « la vraie vie, ce n’est pas ça », et « patin-couffin ».
Eh bien, moi, tout ça, je m’en désintéresse. Je suis une vieille chouette et tous ces discours qui se disent raisonnables me fatiguent. Ils ne sont là que pour protéger quelques faquins à rosette qui ne pensent qu’à me piquer mon oseille et ma liberté. J’ai décidé de tourner le dos à tous ces nodocéphales. Je sais que le monde est rempli de jolies personnes qui ne demandent qu’à y croire. Alors voilà, je revendique le droit de rêver et le besoin de faire de ce rêve une réalité. Et puisque la vie m’a offert une petite tribune, j’en profite pour te demander, ami lecteur, de me donner du bonheur en me la rendant plus jolie. Je sais que tu as déjà commencé !
Naturellement vôtre,
La Chouette





























