Le prix de l’électricité produite par les futures installations d’éoliennes terrestres sera « nettement inférieur » au précédent tarif d’achat, selon les premiers résultats d’un appel d’offres diffusé par le gouvernement, illustrant la compétitivité croissante des énergies renouvelables. 22 lauréats ont ainsi été retenus pour la mise en œuvre des éoliennes terrestres, d’une capacité totale de 500 mégawatts (MW) et d’un prix moyen pondéré de 65,40 € le mégawattheure. Le dernier tarif d’achat, défini en 2017, avait été fixé par arrêté à 72 €/MWh et ne concerne que les installations de moins de 18 MW.
Cette procédure est une première pour la filière depuis la modification du mécanisme de soutien à l’éolien terrestre en France, survenue l’année dernière. Auparavant, l’électricité ainsi produite était rachetée par EDF à un tarif défini par les pouvoirs publics. Maintenant, elle sera vendue au prix du marché, auquel s’ajoutera un complément de rémunération garanti pendant 20 ans, les candidats réclamant le complément le plus bas étant privilégiés. Un tiers des projets bénéficieront, en plus, d’un bonus pour avoir fait l’objet d’un financement participatif.
Pour le Syndicat des énergies renouvelables (SER) comme pour France Énergie Éolienne, l’association qui regroupe les industriels du secteur, cette annonce est un « mauvais signal » envoyé à la filière.
« Nous souhaitons que les choses se fassent de manière progressive et en concertation avec la filière », a indiqué Marion Lettry, déléguée générale adjointe au SER, jugeant « important de maintenir ces deux dispositifs pour assurer un développement harmonieux de l’éolien sur l’ensemble du territoire », et non pas cantonné aux régions les plus venteuses ou les plus accessibles. Ces critiques font suite aux réactions plus favorables de mi-janvier, lorsque Nicolas Hulot avait dévoilé des mesures pour lever les freins à l’éolien terrestre.
Parmi les 10 mesures alors présentées figuraient notamment la modification de la répartition des retombées fiscales, en augmentant la part qui revient aux communes accueillant des éoliennes, et la suppression d’un niveau de juridiction pour les recours, qui seront directement traités par les cours administratives d’appel.