La rhodiola (Rhodiola rosea L.)
la plante adaptogène surdouée
Encore peu connue, la rhodiola fait partie des plantes dites « adaptogènes », c’est-à-dire qu’elles aident l’organisme à mieux supporter le stress, en y apportant une réponse adaptée. Le Dr Nicolaï Lazarev, qui s’est intéressé de près à ce type de plantes, énonça en 1947:
« L’adaptogène est une substance pharmacologique capable d’induire dans un organisme un état de résistance augmentée non spécifique, permettant de contrebalancer les signaux de stress et de s’adapter à un effort exceptionnel. »
Un adaptogène aide donc l’organisme à lutter contre le stress de façon globale, quelle que soit la nature du stress. Il se différencie de substances et de plantes simplement stimulantes, en particulier par son influence en caféine-like, comme le café, le cacao, le thé, le maté, le guarana, la nicotine, la cocaïne, qui provoquent un afflux de catécholamines (neurotransmetteurs de types adrénaline, noradrénalise et dopamine) dans la synapse neuronale et le courant sanguin, avec un effet excitant qui, malheureusement, se « paye » ensuite.
Les substances adaptogènes se différencient également de plantes qui modèrent le système nerveux en situation de stress (valériane, mélisse, aubépine), ou qui sont spécifiquement immunostimulantes (cassis, cynorrhodon, échinacée…).
La description botanique de la rhodiola
La rhodiola – ou orpin rose – est une plante grasse originaire d’Europe du Nord, qui se plaît dans les régions montagneuses froides, en particulier la Sibérie, la Scandinavie, l’Islande, le Québec et le Tibet. On la trouve aussi dans des zones arctiques, comme l’Alaska et la Laponie. Elle pousse souvent sur des sols sablonneux ou rocailleux, entre 2 000 et 2 600 m d’altitude.
Plante vivace par son rhizome épais, la rhodiola mesure environ 40 cm de haut. Tous ses organes sont charnus, c’est-à-dire gorgés d’eau. Ses tiges développent des feuilles vert glauque, dentées et aiguës dans leur partie supérieure. La rhodiola est une plante dioïque*, qui présente, en juillet-août, des petites fleurs unisexuées, disposées en corymbes denses et munies de quatre pétales jaunes, rouges ou verdâtres.
Histoire et traditions de la rhodiola
Le nom de genre Rhodiola dérive du grec rhodon (rose), qui fait référence à l’odeur de la racine, évoquant celle de la rose. Il en est de même pour son nom d’espèce rosea (rose, en latin). La rhodiola est encore surnommée racine dorée ou racine arctique.
En Sibérie, on offre traditionnellement aux jeunes mariés un bouquet de racines de rhodiola, censées accroître la fertilité et favoriser la naissance d’enfants sains. Selon une légende ukrainienne, le prince Danila Galitsky, qui vécut au 13e siècle, devait ses exploits amoureux à la fameuse racine dorée. La rhodiola est d’ailleurs un ingrédient classique des « potions de charme » traditionnelles.
Ses substances actives de la rhodiola
La rosavine et la salidroside (ou rhodioloside), qui sont des substances saponosides (présentes dans certaines plantes, qui ont un caractère moussant et détergent).
Les essais cliniques concluants sont ceux qui ont utilisé un extrait de rhizome normalisé contenant 3 % de rosavine et 1 % de salidroside.
Côté santé et bien-être
La rhodiola est reconnue pour ses vertus adaptogènes efficaces, intervenant plus rapidement que celles du ginseng. Elle a, en effet, une action positive sur le système nerveux central, notamment en stimulant la production de neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine et norépinéphrine). Ce serait le rhodioloside qui serait le principal responsable de ces activités. La rhodiola serait ainsi capable d’accroître la vivacité d’esprit, les facultés intellectuelles et certaines fonctions cognitives, comme la mémorisation et la concentration.
On attribue aussi à la rhodiola des vertus psychostimulantes et anti-dépressives car elle augmente le taux d’endorphines dans le sang. Elle est par conséquent recommandée lors de désordres du système nerveux, comme le stress, les crises d’angoisse, l’irritabilité ou l’insomnie. (Retrouvez le Top 10 des plantes anti stress naturel)
La rhodiola est également tonifiante et immunostimulante, procurant de ce fait à l’organisme une meilleure résistance physique. En effet, il a été montré qu’elle réduit significativement le temps de récupération entre des périodes d’exercice physique intense. La rhodiola est conseillée en cas d’asthénie, de convalescence et lors de diverses affections, telles que fièvre, rhume, maux de tête, etc.
Fortement antioxydante, la racine de rhodiola protège l’organisme des dommages oxydatifs, notamment au niveau du foie (hépatoprotecteur) et du système nerveux (myéloprotecteur). La rhodiola serait également un cardioprotecteur car elle permettrait de réguler, par exemple, les arythmies dues au stress.
Galénique et posologie
Capsules ou comprimés d’extrait sec normalisé 150 à 300 mg, 2 fois par jour (éviter une prise le soir).
Extrait fluide normalisé (1/1 dans l’alcool), 15 à 30 g, 2 fois par jour (éviter une prise le soir).
Contre-indications
Grossesse (par manque de données toxicologiques).
Prudence en cas de troubles bipolaires (risque de déclenchement d’excitation psychique).
Côté beauté
Fortement antioxydante et régénérante, la racine de rhodiola est un actif idéal pour formuler des soins anti-âge ou des crèmes restructurantes pour peaux abîmées et stressées, ou encore pour les mains ou les lèvres gercées.
Elle est aussi un dynamisant cutané efficace, qui renforce les défenses naturelles de l’épiderme face aux agressions extérieures. Elle est ainsi conseillée dans le soin des peaux sensibles et fragiles.
Enfin, elle peut aussi entrer dans la composition de produits astringents et purifiants pour le soin des peaux ou des cheveux gras.
* Se dit d’un végétal dont les fleurs sont portées par des pieds mâles et femelles séparés.