Home / L’addiction dans une relation affective toxique

Ou la rencontre avec le comportement manipulateur pervers narcissique…

avec Guilaine Lipski
conférencière, coach en développement
personnel, auteur

Les addictions peuvent revêtir plusieurs visages, mais, habituellement, elles se résument en un seul : une tentative de détourner notre attention des émotions difficiles qui pourraient assaillir notre conscience et nous submerger.

Les émotions veulent s’exprimer, veulent être entendues, comprises et acceptées.

Plus nous essayons d’échapper à notre souffrance, plus elle se fait entendre. L’addiction sert à soulager nos émotions. Faire du bien là où ça fait mal… Soulager la douleur que nous ne voulons ou ne pouvons pas reconnaître.

On peut être addict à beaucoup de succédanés du bonheur et fuir dans trop d’alcool, de sport, sexe, travail, sucre, shopping… Mais l’on peut aussi être addict, en toute inconscience, à la souffrance, au manque et à la frustration… de son enfance. À une histoire non résolue que nous voulons réparer, réparer à tout prix, à n’importe quel prix, mais on l’ignore encore. Le drame commence à se jouer à l’instant où l’on se met à penser : « cette personne est la bonne ! » Et l’on est prêt-e à tout donner pour que ça marche ; mais ce « tout » est toujours trop…

 

 

Lorsque l’enfant grandit sans être reconnu et n’est pas en contact avec la tendresse, la bienveillance, l’attention et l’amour sans conditions de ses parents, il va grandir en étranger dans sa propre famille.

Ne sachant et ne pouvant combler ses besoins par lui-même, il va connaître la douleur du manque et de la frustration de ses besoins vitaux (cités plus haut), qui le sont tout autant que la nourriture ! Ainsi, son expérience de l’amour deviendra un état de souffrance que ses cellules vont identifier comme étant l’amour.

L’enfant est un buvard qui s’imprègne de son vécu, établit des croyances sans distinction de ce qui est vrai ou pas, bon ou mauvais pour lui. Puis, l’empreinte devient un programme.

S’il se révolte et entre dans la colère, il deviendra un persécuteur ou un prédateur. Si, au contraire, il retourne la colère contre lui, il connaîtra la tristesse du dépendant affectif qui nourrit son coeur en donnant, quand le prédateur nourrit le sien en prenant et, surtout, en persécutant !

À l’évidence, ces deux-là sont faits pour s’attirer et se rencontrer… pour le meilleur de l’un et le pire de l’autre !

Nous arrivons donc à la logique de la rencontre entre un dépendant affectif et son coéquipier, le manipulateur – voire le pervers –, mais toujours narcissique. L’histoire pourrait s’arrêter au moment où le dépendant commence à souffrir et se dit « cette personne-là n’est vraiment pas pour moi, souffrir, ça n’est pas l’amour » ; mais ce serait ignorer que ses cellules ont identifié l’amour par rapport à la souffrance, au manque et à la frustration de son enfance…

« Je souffre, donc je suis amoureux-se, j’aime ! », pourrait-il claironner. Et comme il est devenu très endurant, cela étant dû à sa grande expérience du désamour, ce petit jeu pourra durer quelques longues années et même recommencer (au cas où il n’aurait pas compris). À l’impossible nul n’est tenu, mais, lui, l’impossible est son univers, il n’a connu que cela et il sait bien se maintenir presque vivant dans ce gouffre, ce puits sans fond de l’impossibilité.

L’inaccessible est son quotidien… Il a l’habitude et la force de tenir ! Il est bien armé pour mener une bataille contre le vide, ce qu’il a toujours connu. Le désespoir ne lui fait pas peur, il l’a vécu très tôt la plupart du temps.

Cette attraction, cette addiction à l’autre, qui lui fait revivre la souffrance de son enfance, pourra le mener à la dépression, la maladie, le suicide à l’extrême, et dans tous les cas, il deviendra l’ombre de lui-même, perdant son énergie et sa vitalité. C’est une descente aux enfers, d’où l’on ne peut s’extraire qu’en trouvant un soutien thérapeutique extérieur. Encore faut-il recevoir la bonne information au bon moment pour envisager qu’autre chose est possible et réalisable.

 

Trucs et astuces pour se protéger du comportement manipulateur pervers narcissique (MPN)

LE RECONNAÎTRE : en se souvenant que le MPN a deux visages, un pour le conjoint et un autre pour l’extérieur / Charmant-e, séduisant-e et flatteur-se en extérieur et au premier temps de la relation / Parle très peu avec vous (sauf au début de la relation) mais (souvent) beaucoup en société / Parfois timide, altruiste / Rempli de (trop) bonnes intentions / Belle morale (mais factice) / Brillant-e (le-la plus dangereux-se car il-elle se sert de son intelligence pour mieux persécuter) / Serviable (trop) / Attentionné-e, chaleureux-se (trop)… à l’extérieur / Fait (trop) rapidement des cadeaux.

Dans l’intimité : Lorsque le poisson est ferré…

Souffle le chaud et le froid / Se mure dans le silence (et vampirise ainsi votre énergie : « qu’ai-je donc fait de mal ? », vous demanderez- vous…) / Est contrarié-e pour rien / Fait du chantage / Cherche et trouve des détails insignifiants pour se mettre en colère / Cherche à vous isoler de votre famille, vos amis, votre travail / Cherche à vous faire culpabiliser / Vous insulte (« tu es fou-folle ! ») / Vous dénigre / Vous humilie / Vous critique / N’est jamais responsable quoi qu’il arrive / Utilise les principes moraux des autres pour assouvir ses besoins / Se plaît à se faire passer pour une victime / Répond toujours de façon floue / Ne dit jamais ce qu’il-elle pense vraiment / Ne supporte aucune critique / Vous êtes avec lui-elle ou contre lui-elle (aucune demi-mesure et, si vous n’êtes pas du même avis, alors vous êtes contre lui-elle…) / Nie les évidences et se met en colère devant des preuves objectives / Devient violent- e s’il-elle se sent coincé-e / Prêche le faux pour savoir le vrai / Ne formule pas ses demandes de façon claire / Pose des questions détournées / Ment pour tout et rien / Sa pensée est stratégique (charmeur-se, attentionné-e ou victime selon le besoin du moment) / Persécute (pour se prouver qu’il-elle a du pouvoir, donc qu’il-elle est quelqu’un) / Aucune empathie ni respect pour autrui / Reste centré-e sur sa personne en toutes circonstances, à moins qu’il-elle ait un intérêt dans la situation pour agir autrement / Peut pleurer facilement en cas de besoin pour vous apitoyer / Vous êtes là pour servir son plaisir et ses besoins sans considération pour les vôtres / Choisit un-e conjoint-e soumis-e et bienveillant-e pour exercer son pouvoir et se faire du bien (en l’amenant à douter de lui-elle pour pouvoir le-la persécuter et se persuader de sa propre valeur) / Prend tout ce qu’il y a à prendre – argent, affect – sans aucune retenue / Efficace pour exploiter toute personne et atteindre ses buts aux dépens d’autrui / Sa pensée est stratégique et ne recule devant rien / Peut avoir des émotions mais pas de sentiments / Incapable de culpabiliser / Besoin d’admiration / Projette sur autrui ses propres failles, manquements, mensonges et son chaos intérieur lorsqu’il-elle vous traite de fou-folle / Ilelle est de mauvaise humeur sans aucune vraie raison ou pour la seule raison d’avoir été contrarié-e / Peut laisser tomber sa famille du jour au lendemain sans état d’âme.

Les signes qui montrent que vous êtes installé-e dans une relation toxique

Vous ressentez un état de dissociation physique et morale, votre mémoire, vos perceptions sont défaillantes et vous sentez que quelque chose n’est pas ou plus normal / Sa froideur et son indifférence deviennent insupportables / Vous avez toujours peur de faire ou dire quelque chose qui réveillera sa colère.

Vous mettez de côté vos besoins pour lui plaire ou parce que vous avez peur / Vous finissez même parfois par vous excuser de qui vous êtes ou de ce que vous dites ou de ce que vous faites.

Il-elle emploie la violence verbale et vous critique / Il-elle est toujours insatisfait- e / Vous vous sentez épié-e, surveillé- e / Un rien, une situation anodine déclenche sa colère et vous devenez anxieux-se dès qu’il-elle est présent-e / Vous ressentez une menace mal définie / Vous devenez méfiant-e / Plus le temps avance et plus l’abus devient chronique / Votre désespoir grandit et vous vous sentez de plus en plus impuissant- e / Personne ne veut croire ce que vous vivez (il-elle a l’air tellement gentil- le) / Vous commencez à avoir honte de ce que vous vivez / Vous finissez par croire que vous êtes le problème / Il-elle fait entrer une troisième personne dans le couple.

Vous en arrivez au pire :

– Vous protéger votre agresseur, niez et/ ou rationalisez la violence vécue (« tu comprends, avec son enfance… ») / Vous acceptez de penser que, finalement, c’est lui ou elle qui a raison : vous n’êtes pas comme il faut et vous avez de la chance qu’il-elle vous accepte ! / Vous pensez que, finalement, c’est vrai : sans lui-elle, vous n’êtes rien / Vous vous sentez comme un animal piégé.

Arrivé-e à ce stade, vous êtes sous emprise, vous ne vous appartenez plus et êtes dans une telle confusion intérieure que votre enfermement et votre bourreau sont devenus votre sécurité, ainsi que les somnifères, tranquillisants, antidépresseurs, anxiolytiques.

Votre santé mentale est en jeu, mais clignote encore de temps en temps comme elle peut pour vous alarmer en vous susurrant que tout n’est peut-être pas de votre faute, que, finalement, cette torpeur intérieure, c’est la facilité, que vous sauver vous-même est encore possible….

Donc… il est temps de prendre soin de vous car personne ne le fera à votre place. Le moment est venu de VOUS choisir avec courage, honnêteté et détermination. Osez regarder la vérité de ce que vous subissez chaque jour !

Tout ceci n’est qu’un petit aperçu de ce qui est en jeu dans ce type de relation. Il y aurait encore beaucoup à dire. Le comportement du MPN est dû à un trouble mental et la personne ne peut changer, à moins, peut-être, que la vie ne s’en occupe. C’est une pathologie reconnue qui cause beaucoup de dégâts à l’extérieur, alors que le dépendant affectif, lui, se trouve – tout en se méprenant – dans un état d’automutilation.

Vous ignorez peut-être que l’inaccessible vous rend amoureux-se, allant même jusqu’à vous dire : « mais je l’aime ! » Réfléchissez à comment vous en êtes venu-e à penser que vous « aimez » un bourreau, parce que ça n’est même pas un choix, juste une réplique, un « bis » de ce que vous portez à l’intérieur de vous en toute ignorance et depuis tant d’années… votre enfance !

Regardez combien son comportement ressemble bien souvent à celui des deux parents qui vous a le plus fait souffrir. Alors, vous êtes devant un défi : revenir à vous malgré votre histoire.

Ce faisant, vous quitterez l’addiction (à l’autre), qui permet son emprise (sur vous).

Site de Guilaine Lipski :
infinity888.jimdo.com
Au service du bonheur pour un monde plus heureux.
Conférencière, coach en développement personnel,
auteur de J’ai quarante
ans, tout bascule.
RDV par Skype, téléphone ou sur Garéoult (Var).

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