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Problème de santé public, le cholestérol n’en finit pas de faire couler de l’encre et les idées reçues à son égard ne manquent pas. Le Docteur Jean-Pierre Willem nous a fait l’honneur de nous éclairer sur 6 idées reçues liées à cette thématique.

Notre expert : chirurgien et anthropologue, le Docteur Jean-Pierre Willem a parcouru la planète pendant 50 ans. Aux côtés du Dr Albert Schweitzer à Lambaréné, il a découvert les droits de l’homme, le respect de l’environnement socioculturel des peuples et de l’écologie, l’intérêt des pharmacopées locales. Interne au centre anticancéreux Pierre et Marie Curie à Alger, il est confronté aux réalités quotidiennes de la souffrance physique et morale. Au fil des années, il prend conscience que la médecine occidentale n’est pas systématiquement adaptée ni efficace auprès de toutes les populations. Défenseur des médecines naturelles, il crée en 1986, à La Sorbonne, la Faculté Libre de Médecines Naturelles et d’Ethnomédecine (ouverte au public) et l’association humanitaire Médecines aux pieds nus.

 

 

Idée reçue n° 1 :
Le cholestérol est dangereux

Faux

Le cholestérol n’est pas un poison mortel. C’est une substance indispensable aux cellules de tous les mammifères. On ne devrait d’ailleurs pas parler de bon ou de mauvais cholestérol.

Le stress, l’activité physique et les variations de poids peuvent modifier le taux de cholestérol dans le sang. Un niveau élevé de cholestérol n’est pas dangereux en soi ; certes, il peut être le reflet d’un mauvais état de santé, mais il peut aussi être tout à fait bénin.

– De nombreuses études ont montré que des individus possédant un taux de cholestérol bas ont autant d’athérosclérose que ceux dont le cholestérol est élevé.

– Un excès de graisse animale et de cholestérol ne favorise ni l’athérosclérose, ni les infarctus. Plus d’une vingtaine d’études cliniques ont mis en évidence que les personnes qui ont eu un infarctus n’avaient pas consommé plus de graisse que les autres.

– Seuls certains médicaments limitent efficacement le cholestérol, mais ni la mortalité cardiovasculaire, ni la mortalité totale n’ont été diminuées avec des médicaments dont le seul effet est de réduire le cholestérol.

La plupart de ces faits ont été publiés dans des journaux scientifiques et des livres depuis des dizaines d’années. On trouvera bien d’autres exemples, études et révélations sur le site internet très justement intitulé : La Grande Supercherie du cholestérol. Un site destiné à présenter les ouvrages scientifiques et articles de presse parus depuis bien des années, et dénonçant « le plus grand scandale de l’histoire de la médecine : l’escroquerie du cholestérol. Une supercherie à l’échelle mondiale dont le chiffre d’affaires est astronomique ».

Références

– le Dr Sauveur Boukris, médecin généraliste et enseignant aux Facultés de médecine Bichat et Lariboisière. Auteur de La fabrique de malades – Ces maladies qu’on nous invente (Éditions le cherche midi – 2013).
– le Dr Uffe Ravnskov, médecin et chercheur danois, porteparole de THINCS The International Network of Cholesterol Skeptics (réseau international des sceptiques du cholestérol), cité dans www.une-autre-medecine.over-blog.com/articlecholesterol- mythe-et-realite-66214180.html
– le blog http://www.thincs.org
– le blog du Dr Michel de Lorgeril, cardiologue et chercheur au CNRS (www.michel.de.lorgeril.info), auteur de Cholestérol, mensonges et propagande (Thierry Souccar Éditions – mars 2013 – 2e édition).
– le Professeur Philippe Even, pneumologue de formation et ancien doyen de la Faculté de médecine Necker. Aujourd’hui patron de l’institut Necker, il a dirigé un laboratoire de cardiologie de 1964 à 1980. Dans Le Nouvel Observateur du 14 février 2013, il s’exprime au sujet de son livre La vérité sur le cholestérol (Éditions le cherche midi – 2013) : « Le cholestérol est la plus noble, la plus belle et la plus indispensable de nos molécules. Elle a joué et joue encore un rôle essentiel dans l’évolution de la vie sur terre et dans la protection de nos cellules contre l’oxygène, qui tend à les brûler. Aujourd’hui, elle assure la robustesse des membranes de nos milliers de milliards de cellules, en particulier musculaires, cardiaques et nerveuses. Elle permet la stabilité des récepteurs hormonaux immunologiques et neurologiques. Sans cholestérol, pas de récepteurs, pas de signaux, pas de communication entre les cellules. Le cholestérol est aussi un transporteur de graisses, mais il n’est pas une graisse. Il est aussi la source de la cortisone, l’hormone du stress, de toutes les hormones sexuelles mâles et femelles, de la vitamine D, qui protège notre squelette. En outre, c’est la plus difficile à fabriquer des molécules, avec 36 étapes chimiques successives, de l’orfèvrerie […] ».

Idée reçue n° 2 :
Le cholestérol provient exclusivement de notre alimentation

Faux

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, seul 1/4 du cholestérol de notre organisme provient de l’alimentation, 3/4 provenant du foie.

Dans le cas d’une alimentation équilibrée, 3/4 du cholestérol sont fabriqués par le foie en fonction des besoins de l’organisme et 1/4 seulement provient de l’alimentation. Quand l’alimentation en apporte davantage, la production par le foie diminue. Dans le cas contraire, le foie en fabrique davantage.

Supprimer totalement les oeufs sous prétexte que les jaunes sont riches en cholestérol est injustifié, car ils contiennent également de la lécithine, qui est un grand régulateur du cholestérol. De plus, ils sont riches en corps gras complexes insaturés, tous très importants pour le transport et le métabolisme des corps gras saturés. Prendre 1 ou 2 repas d’oeuf à la coque par semaine ne présente pas d’inconvénient.

Parmi les aliments fonctionnels qui améliorent le taux de cholestérol, les produits enrichis en phytostérols ont reçu une autorisation d’allégation délivrée par les autorités européennes.

Les phytostérols (stérols végétaux) sont des composés naturellement présents en petite quantité dans la partie lipidique (grasse) des plantes. On les trouve dans les huiles végétales (de soja, maïs, tournesol, colza), les noix, les graines (sésame, tournesol), les légumes… C’est le cholestérol de la plante.

Une alimentation normale en apporte entre 200 et 300 mg/jour. Une consommation de 2 500 mg/jour, soit 10 fois plus, est nécessaire pour justifier d’un effet sur le cholestérol LDL. Ces produits ne s’adressent qu’aux personnes présentant une hausse de leur cholestérol LDL, et en aucun cas à toute la famille. Diminuer un taux de cholestérol normal pourrait même être préjudiciable pour la santé.

Idée reçue n° 3 :
Mieux vaut consommer des graisses végétales

Vrai

Schématiquement, les bons acides gras se trouvent dans les produits d’origine végétale, les mauvais dans les produits d’origine animale. Pour profiter de tous les bienfaits des bons gras, mieux vaut cuisiner à l’huile, crue de préférence, et varier les plaisirs : huile de colza, de carthame, de graines de courge, de lin, de noix, de noisette, d’olive, de pépins de raisin, de tournesol… Chacune propose une saveur particulière et une composition unique, presque personnalisée, en acides gras mono-insaturés et polyinsaturés, oméga 3 et oméga 6. Mieux vaut ne pas trop chauffer les huiles car certains acides gras sont très fragiles et s’oxydent à la chaleur. Évitez les fritures et privilégiez les cuissons à l’étouffée, à la vapeur douce ou à four tiède. Et évitez aussi certaines graisses végétales, dont la consommation régulière entraîne une hausse du cholestérol total, et tout particulièrement du mauvais HDL. On les trouve en grande quantité dans les margarines. Bien qu’il s’agisse de graisses d’origine végétale, celles-ci sont plus nocives que le beurre.

Idée reçue n° 4 :
Le cholestérol peut être héréditaire

Vrai

Le corps sécrète naturellement trop de cholestérol. Le taux est trop élevé à cause de cette production dite endogène excessive ; on parle alors d’hyperlipidémie familiale. Cela est dû à la transmission d’un gène altéré. Celui-ci peut être communiqué par 1 des parents ou les 2. Dans le premier cas, le taux de cholestérol peut-être 2 à 3 fois plus élevé que la normale. En revanche, lorsque la transmission de l’hyperlipidémie familiale est causée par les 2 parents, le taux de cholestérol peut être 6 fois supérieur à la normale !

Idée reçue n° 5 :
Le stress favorise l’hypercholestérolémie

Vrai

On ne fait pas assez souvent le lien entre un taux déséquilibré en cholestérol et l’organisme d’une personne stressée. Nous savons aujourd’hui que, durant les périodes de stress, des messagers chimiques sont relâchés dans l’organisme pour préparer le corps à une réponse de lutte ou de fuite face au stress. Ces changements hormonaux peuvent augmenter le niveau de cholestérol total. Le stress peut aussi avoir un effet indirect puissant sur le niveau de cholestérol, car il pousse souvent au développement de mauvaises habitudes de vie.

Le stress apporte des réponses émotionnelles et biologiques de l’organisme à une agression quelconque. Cette agression génère des émotions, qui peuvent déstabiliser la souplesse et la vivacité de notre psychisme, notre fluidité mentale habituelle, donc notre comportement dans la vie quotidienne. Le stress peut être un ami (il motive, il stimule) ou un ennemi (il envahit, il détruit).

Nous sommes inégaux face au stress. Nous réagissons tous diversement aux différents agents stressants selon notre caractère, notre histoire personnelle, nos habitudes comportementales. En revanche, pour tous, c’est l’excès de stress qui est néfaste. Et en augmentant la tension artérielle, il provoque une fatigue du coeur, accentue la production de radicaux libres… Bref, en contribuant à élever le taux de mauvais cholestérol, il montre des effets particulièrement délétères sur la sphère cardiovasculaire.

Idée reçue n° 6 :
Les statines représentent la meilleure solution contre le cholestérol

Faux

L’action des statines bloque l’utilisation de l’acétyl-coenzyme A, indispensable à la synthèse du cholestérol. Ce faisant, ce mécanisme ralentit le cycle de Krebs – ou départ de la chaîne respiratoire. Rappelons que le cycle de Krebs est constitué d’une série de réactions cellulaires qui se déroulent au sein de la mitochondrie, un organite présent dans toute cellule, jouant un rôle fondamental dans la respiration cellulaire en produisant une molécule énergétique universelle, l’ATP (adénosine triphosphate). C’est l’ATP qui fournit à la cellule l’énergie indispensable pour le maintien des grandes fonctions vitales de l’organisme.

Ainsi, l’inhibiteur de l’HMG-CoA (l’HMG-CoA réductase est l’enzyme-clé de la synthèse du cholestérol) produit une accumulation de précurseurs du cholestérol de type pyrophosphate, dont la structure est voisine de celle des pesticides organophosphorés. L’excès du mécanisme de phosphorylation oxydative entraîne un excès de fonctionnement de la chaîne respiratoire mitochondriale. Par ailleurs, les statines contribuent à faire baisser le taux de la coenzyme Q10 dans l’organisme, une substance indispensable à l’équilibre de l’ensemble des fonctions cardiaques. Ce facteur, qui permet à l’enzyme d’entrer en action, est aussi un antioxydant liposoluble qui joue un rôle majeur dans la protection du LDL cholestérol (ou mauvais cholestérol) contre la peroxydation lipidique touchant les acides gras polyinsaturés (AGPI) constitués d’oméga 3 et d’oméga 6, qui sont des éléments stabilisants des membranes cellulaires.

Contre toute attente, les statines – et en partie les fibrates, autres médicaments diminuant la quantité de lipides dans le sang – favorisent l’athéromatose (ou athérosclérose, une accumulation de graisses dans les artères) et l’oxydation. Certes, elles font baisser le taux de cholestérol sanguin, mais au prix d’une inflammation supplémentaire des parois vasculaires.

Surtout, les hypolipémiants causent d’autres effets dévastateurs : ils inhibent la synthèse des hormones stéroïdes, les hormones sexuelles et le cortisol. De ce fait, les hypolipémiants induisent fort logiquement impuissance, troubles immunitaires et stress oxydant ; ils perturbent la biosynthèse de la vitamine D, indispensable à l’absorption intestinale du calcium, du magnésium, du phosphore… Ce sont donc des équivalents inhibiteurs calciques : ils induisent déminéralisation et blocage de la transmission de l’influx nerveux, avec des dérèglements neurologiques (neuropathies périphériques, faiblesse musculaire, perte de mémoire, impuissance…).

Les statines peuvent générer une destruction progressive des cellules du foie (cytolyse hépatique avec élévation des aminotransférases). Elles induisent des dommages à l’ADN mitochondrial. Les consommateurs de statines au long cours ignorent cette litanie d’effets secondaires, correspondant à un bouleversement métabolique. Souvent, ils se plaignent seulement de crampes musculaires, parfois avec fonte musculaire, correspondant à une destruction des cellules des muscles striés et une fatigabilité qui restreignent les capacités physiques.

« Les statines, utiles contre l’excès de cholestérol, sont trop prescrites. »

Tel est l’avertissement de la Haute Autorité de Santé, qui a procédé en 2010 à l’analyse critique de très nombreuses études. Elle en a retenu 91 (soit 170 000 patients). Conclusion : « un certain mésusage des statines en France : un recours abusif aux statines en prévention primaire – en regard notamment des effets secondaires possibles de ces molécules – chez des personnes qui ne sont pas à haut risque, en même temps qu’un défaut de prescription de statines chez des patients qui le justifieraient ». Il est donc certain que, parmi les millions de patients prenant des statines dans notre pays (5, selon le professeur Even, 7, selon le docteur de Lorgeril), un bon nombre d’entre eux devraient modifier leur hygiène de vie plutôt que de se reposer sur un traitement. Pourtant, il ne faut pas jeter aussi brutalement le discrédit sur ces médicaments susceptibles de sauver des malades. Mais un usage raisonnable n’est ni le fort des Français ni celui de certains de leurs médecins.

Or, le meilleur traitement anticholestérol consiste bel et bien en une meilleure alimentation, parfois enrichie – quand c’est opportun ! – de quelques compléments alimentaires judicieusement choisis. En se nourrissant mieux, il est démontré que l’on peut faire baisser – si nécessaire – son taux de cholestérol de 10 à 30 %. Une information à transmettre d’urgence aux quelque 30 à 40 % de Français qui consomment des statines alors qu’ils n’en ont pas besoin.

On vient d’interdire l’emploi du champignon pleurote, un excellent aliment qui réduit de 30 % le taux de cholestérol !

 

A lire :

Cholestérol, utile ou nocif

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