Le consentement est l’action de donner son accord à une action, un projet1. La demande de consentement du bébé commence dès la vie intra-utérine, lorsque la maman caresse son ventre, par des touchers très doux2. Par la suite, on va valider sa disponibilité avant d’effectuer un soin ou un massage. Car, aussi petit qu’il soit, l’enfant est une personne et il primordial qu’il intègre dès le plus jeune âge que le respect de ses limites est plus important que les conventions.
Bisous, câlins et autres actes de « politesse »
Même avec des parents de bonne volonté, le consentement de l’enfant est souvent mis à mal lorsqu’il s’agit de politesse. Ainsi, les « dis bonjour à la dame », « fais un bisou à papy » sont des formules couramment employées. Si certains enfants ont le contact facile, la majorité est plus réservée : ils ont besoin d’un temps d’adaptation avant d’appréhender de nouvelles personnes, et c’est tout à fait normal ! En imposant à notre enfant un contact non souhaité, on lui envoie le message que la volonté d’un adulte prévaut sur ses choix3. Si le mutisme de votre enfant face à la famille vous met mal à l’aise, proposez-lui d’autres options, comme un signe de la main par exemple.
Se changer, s’habiller, manger
On l’oublie souvent mais le bébé a également le droit de disposer de son corps. Très tôt, d’ailleurs, il est capable d’exprimer son mécontentement. Dans ce cas, lui expliquer ce qui est en train de se passer est un moyen de valider son consentement et de le rassurer : il se sent ainsi écouté et respecté. Plus tard, c’est au parent de faire la part des choses entre les actions indispensables (laver des mains sales avant de manger, changer une couche qui déborde…) et celles qui relèvent uniquement du confort de l’adulte (vouloir à tout prix lui laver les cheveux pour qu’ils brillent et sentent bon…).
Consentement et autorité
Qui n’a jamais menacé sa progéniture par un « quand je te demande quelque chose, tu ne réfléchis pas, tu le fais ! »… et regretté aussitôt ! Beaucoup de parents cherchent l’obéissance de leur enfant, tout en espérant qu’il remette en cause la légitimité d’un tiers mal intentionné qui lui formulerait la même demande. Mais comment l’enfant peut-il faire la part des choses si son consentement n’a jamais été respecté ? Comme souvent, on en revient à la peur de l’adulte de perdre la face ou de voir son autorité remise en question. Alors oui, on peut imposer à son petit de mettre un manteau en plein hiver, ou de nous donner la main pour traverser la route, l’important étant l’explication donnée et le ton employé. Car le meilleur moyen de protéger nos bambins, c’est de leur témoigner le respect qu’ils méritent, en toute circonstance.
1- Source : Larousse.
2- Voir à ce sujet les techniques d’haptonomie.
3- Voir la vidéo d’Olivia Moore : Être un enfant c’est pourri https://www.facebook.com/watch/?v=388605465075278