Connu pour son exceptionnelle faculté de survie, le ginkgo renferme des actifs antioxydants et apaisants très puissants. Cet arbre sacré, traditionnellement utilisé en médecine chinoise depuis des millénaires, est, sans nul doute, l’une des plantes majeures de la longévité.
La description botanique du ginkgo
Le ginkgo est un végétal primitif apparu au cours du carbonifère il y a environ 300 millions d’années, et largement représenté jusqu’à la fin de l’ère tertiaire. Il est actuellement le seul genre de la famille des Ginkgoaceae et de cette flore depuis longtemps disparue. Le ginkgo est considéré comme un fossile vivant et ne se reproduit plus à l’état sauvage.
Originaire de la Chine et du Japon, le ginkgo fut introduit tardivement dans le reste du monde, où il est maintenant fréquemment cultivé dans les parcs et jardins, notamment en Australie, en Europe et aux États-Unis.
Le ginkgo est un arbre dioïque qui peut atteindre 40 m de haut. Les sujets mâles ont un port élancé, les sujets femelles un port plus étalé, voire pleureur. Le tronc du ginkgo, mesurant 3 à 4 m de circonférence, est recouvert d’une écorce grise, parfois rougeâtre. Ses rameaux étalés forment une longue cime conique. Le ginkgo porte des feuilles alternes ou disposées en bouquets sur les rameaux. Elles sont longuement pétiolées, larges de 4 à 10 cm, en forme d’éventail bilobé à l’aspect strié et aux bords irrégulièrement crénelés. Caduques, les feuilles sont vert foncé à vert jaunâtre et virent au jaune d’or à l’automne, avant de tomber. Malgré son aspect, le ginkgo est botaniquement plus proche des conifères que des feuillus.
Les arbres mâles portent des chatons constitués de nombreuses paires d’étamines pendantes. Les arbres femelles portent des organes reproducteurs réduits à 1 ou 2 ovules nus (il n’y a pas de fleurs à proprement parler chez ces arbres primitifs), portés par un long pédoncule. Seul l’un d’entre eux se développera et donnera une graine ovoïde d’un blanc argenté, entourée d’un arille jaune, à l’odeur forte et désagréable. C’est pour cette raison que l’on plante seulement des arbres mâles dans les parcs.
Très résistant aux stress environnementaux, notamment à la pollution, le ginkgo peut vivre plus de 2 000 ans.
Histoire et traditions du ginkgo
Le ginkgo est utilisé en médecine orientale depuis 5 000 ans. L’empereur chinois Chen Nong (2737 – 2697 av. J.-C.), qui fut l’un des premiers à classer les plantes selon leurs effets thérapeutiques, attribua au ginkgo le rang de drogue supérieure, notamment pour ses effets stimulants sur la circulation sanguine.
Traditionnellement, les Chinois utilisaient davantage les graines que les feuilles, notamment contre l’asthme, les bronchites et la tuberculose. Les graines doivent cependant être préparées avec beaucoup de précaution car, fraîches, elles sont toxiques, et leur pulpe est irritante et allergisante. Les amandes nettoyées et grillées sont comestibles et très appréciées en Asie.
Actuellement, seules les feuilles de ginkgo sont inscrites à la pharmacopée chinoise. Elles entrent dans la composition de nombreux toniques veineux et artériels. En usage externe, la feuille est employée pour panser les ecchymoses, les ulcères, les engelures et les brûlures, dont elle favorise la cicatrisation.
Très résistant aux insectes, le bois de ginkgo fut beaucoup utilisé par les Chinois et les Japonais pour construire les autels bouddhistes.
Étymologie et légendes du ginkgo
Le nom de genre ginkgo dérive de yin-kwo, son nom japonais, qui signifie « abricot d’argent », en référence à la couleur de ses graines. Son nom d’espèce biloba, « bilobé », fait allusion à la forme de ses feuilles.
Considéré en Extrême-Orient comme un arbre sacré, il est planté autour des temples et des pagodes. Il était également censé les protéger du feu, ce qui s’est révélé véridique, son écorce contenant une résine ignifuge.
L’empereur chinois Fuxi (2852 – 2738 av. J.-C.) décrivit à l’époque la feuille de ginkgo comme un coeur irrigué de multiples nervures, rappelant ses vertus veinostimulantes, mises à jour ultérieurement.
Les ginkgos furent les seuls arbres à résister à Hiroshima après la bombe atomique en 1945. Cet arbre est ainsi devenu symbole de longévité. En Inde, sa feuille est un ingrédient réputé dans la préparation d’élixirs de longue vie.
Les bienfaits santé du ginkgo
Reconnu pour ses effets vasorégulateurs, le ginkgo est plus précisément un vasoconstricteur veineux et un vasodilatateur artériel. Il provoque ainsi une augmentation de l’irrigation tissulaire en agissant sur la circulation artérielle, veineuse et capillaire. Améliorant la circulation cérébrale, des extraits de ginkgo sont employés dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, de pertes de mémoire, de confusion, de démence, de stress chronique et de dépression. Ils sont aussi conseillés en traitement correcteur des baisses d’acuité auditive (acouphènes) et visuelle (vertiges, glaucomes).
Le ginkgo assure aussi une protection vasculaire, notamment en diminuant la perméabilité des capillaires et en renforçant leur résistance. Des extraits de ginkgo sont conseillés lors de troubles vasculaires périphériques, comme les jambes lourdes, varices, hémorroïdes, ulcères variqueux, oedèmes, phlébites et gangrènes. Ils se révèlent aussi efficaces pour lutter contre l’artériosclérose.
Les ginkgolides, en particulier le ginkgolide B, se sont révélés avoir une action inhibitrice sur le FAP (facteur d’activation des plaquettes), médiateur impliqué dans le processus d’agrégation plaquettaire et dans les réactions inflammatoires et allergiques. Les feuilles de ginkgo, étant de plus bronchodilatatrices, s’avèrent efficaces dans le traitement de l’asthme.
Le ginkgo active le métabolisme énergétique de la cellule par augmentation de la consommation de glucose et d’oxygène. Grâce à la présence des ginkgolides et des biflavonoïdes, le ginkgo est un antioxydant puissant qui piège les radicaux libres et ralentit le vieillissement cellulaire. Il est tout particulièrement reconnu comme neuroprotecteur.
Certaines études ont mis en évidence que les feuilles de ginkgo permettent de faire baisser le taux de cholestérol sanguin.
Enfin, les acides ginkgoliques ont montré une activité antibactérienne intéressante.
Les propriétés cosmétiques du ginkgo
Les feuilles de ginkgo sont utilisées en cosmétique pour leur puissante activité antioxydante. À ce titre, elles peuvent entrer dans la composition de soins pour peaux matures et stressées, et de produits de protection solaire. Elles possèdent aussi une action anti-âge efficace, notamment en limitant la destruction du collagène.
Activatrices de la microcirculation, les feuilles de ginkgo sont conseillées dans des soins du visage pour atténuer les rougeurs diffuses ou dans des crèmes de massage pour les jambes. Elles se révèlent aussi être un stimulant capillaire efficace, idéal pour les cheveux fragiles et plats.
Enfin, les vertus tonifiantes et reminéralisantes des feuilles de ginkgo peuvent être mises à profit dans des soins pour peaux fatiguées, pour le contour des yeux ou pour les mains.