La description botanique du siwak
Le siwak est une espèce végétale appartenant à la famille des salvadoracées (Salvadoraceae), que l’on trouve en Afrique et au Moyen-Orient.
C’est un petit arbre touffu, ressemblant à un buisson, et reconnaissable à son feuillage particulièrement dense. Ce végétal mesure en moyenne 5 mètres de large et peut atteindre une hauteur de 6 mètres. Son espérance de vie est d’environ 25 ans. L’arbre est initialement doux et de couleur blanchâtre et devient ensuite, en vieillissant, rugueux et gris. Il est feuillu pendant toute l’année. L’ensemble des éléments le constituant sont mis à profit en toutes saisons :
- Les feuilles peuvent être mangées cuites ou crues, en salade ou en sauce, comme légume vert. Elles soignent la toux, l’asthme, les rhumatismes et le scorbut. Elles ont un rôle diurétique, tonique pour le foie, astringent pour les intestins, analgésique et vermifuge. Elles sont aussi très utilisées comme antipoison et, notamment, pour traiter les piqûres de scorpions.
- Les fleurs peuvent être employées comme stimulants et comme purgatifs en étant infusées.
- Les fruits sont consommés crus, cuits ou séchés, et servent à la fabrication de boissons fermentées. – La résine peut faire office de vernis en cosmétique.
- En décoction, les racines font baisser la fièvre, traitent les douleurs articulaires, les ulcères, les troubles de la rate, les ulcères gastriques et l’épilepsie…
- Les branches (et aussi les racines) tiennent lieu de brosses à dents végétales.
Histoire et traditions du bâton de siwak
Le siwak est connu depuis très longtemps : les Babyloniens l’avaient déjà adopté 1 700 ans avant J.-C., mais ce sont les Musulmans, avec l’avènement de l’islam au VIe siècle, qui ont permis son essor et sa diffusion.
Entre 500 et 1 500, les grands médecins musulmans, tels que Rhazès (865-925), Albucassis (936-1013) et Avicenne (980-1037) ont fait progresser les connaissances dans l’hygiène bucco- dentaire. Le prophète Mohammed élève le nettoyage de la bouche et des dents au rang de rituel sacré.
Dans son traité médical datant du XIe siècle, Ibn Butlan (1001-1066) recommande le miswak (le siwak) pour le nettoyage dentaire, souvent importé de La Mecque.
Dès le IXe siècle, des explorateurs rapportent l’usage du miswak dans des contrées lointaines à leurs retours d’expéditions. Ainsi, l’allemand Gustav Nachtigal (1834-1885) raconte que les femmes soudanaises de la région du Wadai avaient toujours une brosse à dents végétale au coin des lèvres, « dès qu’elles s’assoient, elles utilisent le siwak de façon élégante au coin de leurs lèvres »*. À la même époque, Eilhard Wiedemann (1852-1928) raconte que les habitants de la Nubie (région historique du sud de l’Égypte et du nord du Soudan) se servent le miswak afin de blanchir leurs dents.
* Gerrit Bos, The miswãk, an aspect of dental care in islam.
Composition et propriétés du bâton de siwak
Si l’utilisation de ces bâtonnets fibreux fait preuve d’une réelle efficacité dans l’élimination de la plaque dentaire, ceci est intimement lié à leur composition chimique. Parmi les nombreux composants du bâton de siwak, on trouve notamment :
- Du fluor,
- Du soufre bactéricide, qui réduit le taux de bactéries dans la cavité buccale,
- Du carbonate de sodium, abrasif doux éliminant les taches et blanchissant les dents,
- De la silice, qui enlève les taches, la plaque dentaire et blanchit les dents,
- De la salvadorine, un alcaloïde aux propriétés bactéricides et anti-inflammatoires et qui, par ailleurs, stimule la gencive,
- Des huiles essentielles, qui vont désinfecter la cavité buccale, donner une bonne haleine et stimuler la sécrétion salivaire,
- Du potassium, du phosphore, du calcium…
Véritable couteau suisse de l’hygiène bucco-dentaire, grâce notamment à ses propriétés antibactériennes et fongicides, le bâton de siwak nettoie les dents en douceur et favorise l’élimination de la plaque dentaire, grâce à ses fibres végétales douces. Il purifie, assainit la bouche et lutte contre la mauvaise haleine. Il protège et apaise les gencives sensibles, aide à diminuer les petits saignements des gencives et favorise le blanchissement des dents.
Outil d’hygiène bucco-dentaire facilement accessible et à faible coût, le bâton de siwak a été recommandé par une déclaration de l’Organisation mondiale de la Santé en 1986. Cette recommandation a été renouvelée en 2000, en association à du dentifrice fluoré. Il est en effet un moyen d’hygiène à la portée des populations les plus défavorisées et permet également un brossage naturel pour tous.
Comment utiliser le bâton de siwak ?
Il faut tout d’abord tremper le siwak dans l’eau pendant 3 à 5 heures, jusqu’à ce qu’il devienne plus mou. On retire ensuite l’écorce sur 1 cm avec un couteau ou une paire de ciseaux. Il est important de bien manipuler le bâton de siwak pour ne pas abîmer les gencives.
Il faut ensuite séparer les fibres de la moelle à l’aide de ses dents en le mâchouillant.
Pour cela, il suffit de mordiller avec les molaires la partie dévêtue du siwak et de le faire tourner à chaque mordillement pour ramollir les fibres.
Ensuite, on place le bâton contre la dent en effectuant une dizaine de mouvements circulaires par dent en veillant à ne pas exercer une pression trop forte.
Il faudra bien penser à brosser la partie mordante des dents avec un mouvement rectiligne simple.
Astuce écolo : lorsque le bâton de siwak sera devenu trop court pour l’utiliser, il vous suffira de le planter en terre et la nature fera le reste.
Pour un usage diversifié et la réalisation de recettes maison, les branches de siwak sous forme poudreuse sont intéressantes. Vous en trouverez en magasins spécialisés*. Elle vous permettra, comme nous le verrons dans les pages Beauté, de réaliser des dentifrices poudre ou pâte. Elle pourra également servi en infusions ou macérâts aqueux, pour composer des bains de bouche ou des dentifrices.
* En magasins bio et sur aroma-zone.com.