L’homme a développé des systèmes de réponses spécifiques aux ultraviolets solaires, qui constituent autant de modes de protection contre leurs effets nocifs.
• L’épaississement de l’épiderme. C’est certainement la protection la plus efficace. On a ainsi observé que les personnes exposées de façon chronique au soleil (travailleurs en extérieur…), qui se sont « construit » une peau plus épaisse, développent moins de mélanomes que les personnes exposées de façon intermittente (vacanciers prenant le soleil 3 semaines par an…).
• Le bronzage. La couche basale de l’épiderme humain contient des mélanocytes, qui produisent des pigments appelés mélanines. Sous l’action du soleil, on assiste à une activation de la synthèse de ces mélanines et à leur transfert vers les kératinocytes. La coloration de la peau qui en résulte, le bronzage, s’oppose à la pénétration des rayons UV dans l’épiderme.
Mais bien évidemment, cela ne suffit pas. Nous avons besoin d’une protection solaire optimale pour ne pas subir les effets délétères d’une exposition au soleil non protégée. Et, dans ce domaine, certains messages ont là encore du mal à passer :
7 Français sur 10 ignorent qu’il existe 2 types de protecteurs solaires (filtres chimiques et écrans minéraux).
Zoom sur les filtres chimiques
Ce sont des molécules qui, de par leur structure, absorbent une partie des UV. Ces filtres sont efficaces dans un certain domaine de longueurs d’onde et il faut en associer plusieurs si l’on souhaite filtrer tout le spectre UV.
Leurs inconvénients :
- Ils sont peu écologiques : difficiles à éliminer, ils polluent les eaux et menacent l’équilibre des massifs coralliens.
- Ils sont absorbés par la peau et peuvent causer des allergies et des irritations.
- Il faut attendre environ 20 minutes avant exposition, le temps qu’ils soient absorbés par la peau.
- Les conséquences de leur utilisation régulière à long terme sont mal connues : on pense qu’ils peuvent par exemple avoir une action oestrogen-like et de perturber l’équilibre hormonal.
- Certains sont instables face aux UV : ils perdent donc rapidement leur efficacité tout en laissant sur la peau des composés dérivés, dont les incidences ne sont pas forcément avérées.
Zoom sur les filtres minéraux
Ce sont des pigments blancs : oxyde de zinc et dioxyde de titane, qui agissent comme un miroir en réfléchissant une partie du rayonnement, faisant office de barrière physique. L’efficacité des formules qui les contiennent dépend beaucoup de la taille et de la forme des particules, et de la qualité de la dispersion.
Leurs avantages :
- Ils sont photostables (ne sont pas dégradés par les UV) ;
- Ils sont efficaces dès l’application ;
- Ils ne sont pas absorbés à travers l’épiderme (sauf, peut-être, s’ils sont sous forme de nanoparticules), sont inertes et très bien tolérés par les peaux sensibles.
Un inconvénient toutefois : ils déposent généralement un film blanc, sauf dans le cas où ils sont sous forme de nanoparticules. Il serait donc plus facile de formuler systématiquement des crèmes solaires avec des écrans minéraux présentés sous forme de nanoparticules. Oui, mais, voilà… elles font actuellement l’objet d’une forte controverse, principalement par principe de précaution car les incidences de ces nanoparticules à long terme sur l’homme et sur l’environnement sont encore mal connues : on les suspecte notamment de pouvoir être absorbées à travers la peau (contrairement aux plus grosses particules) et d’être toxiques pour les organismes aquatiques. Affaire à suivre…
Ce qu’il faut retenir
Le recours à des écrans minéraux est à privilégier car ils offrent une haute tolérance, ne pénètrent pas dans la peau et sont actifs dès l’application. Les filtres chimiques, actifs seulement 30 minutes après l’application, pénètrent dans la peau et peuvent présenter des risques pour la santé. La certification bio exige, de toute façon, l’emploi des écrans minéraux et exclut les filtres chimiques.
61 % des Français ne tiennent absolument pas compte des indications figurant sur l’étiquette (UVA, UVB, filtres, etc.) au moment de choisir, mais privilégient le prix, la texture et la forme.
Zoom sur l’indice de protection solaire
Noté IP ou SPF (Sun Protection Factor), il correspond à un indice déterminé par des tests standardisés qui évaluent le pouvoir protecteur d’un produit contre les coups de soleil. Il mesure donc essentiellement la capacité de filtration des UVB, même si les indices élevés ne peuvent être obtenus qu’en filtrant aussi une partie des UVA.
L’indice de protection correspond au rapport entre la dose d’UV nécessaire pour obtenir un coup de soleil avec et sans crème solaire.
À titre d’exemple, si une personne a un coup de soleil en 10 minutes sans crème solaire, cela signifie qu’il lui faudra 200 minutes pour avoir un coup de soleil avec une crème IP 20. Ceci n’est cependant valable que dans des conditions « théoriques » d’utilisation, à savoir 2 mg de produit par cm2 de peau. Malheureusement, les doses employées sont généralement plutôt de l’ordre de 0,5 mg/cm2.
Il n’existe pas à l’heure actuelle d’indice standardisé au niveau international mesurant l’efficacité de filtration des UVA, même si la réglementation européenne impose que les produits solaires filtrent aussi les UVA et que l’indice de protection des UVA soit au moins égal à 1/3 de l’indice de protection UVB.
Ce qu’il faut retenir
Il faut choisir sa crème en fonction de son phototype (il en existe 6 : peau blanche, peau très claire, peau intermédiaire, peau mate, peau brune et peau noire) et des conditions d’exposition (saison, heure, latitude, durée). Pour une protection solaire réellement efficace, il est vivement recommander de recourir à une crème avec un indice minimal de 30.
• 2 Français sur 3 ne se mettent pas systématiquement de la crème lorsqu’ils s’exposent au soleil.
Ce qu’il faut retenir
La seule solution pour éviter les impacts néfastes du soleil est de se préserver de ses rayons. Il faut appliquer de la crème sur les endroits non couverts par les vêtements.
• 1 Français sur 3 ne met pas systématiquement de la crème à son enfant exposé au soleil.
Ce qu’il faut retenir
Les enfants sont les plus vulnérables face au soleil. Afin de préserver leur capital soleil, il est essentiel de leur appliquer systématiquement de la crème solaire présentant un indice de très haute protection.
• 7 Français sur 10 ne renouvellent pas l’application de protection solaire après une baignade, et 8 sur 10 ne le font pas non plus après avoir transpiré.
Ce qu’il faut retenir
Afin de maintenir une protection efficace, il faut remettre de la crème solaire après toute baignade et/ ou activité sportive, en veillant bien à ce que la peau soit sèche avant usage.
On sait que le rayonnement UV est le principal responsable de l’émergence des cancers cutanés : il est donc essentiel de réitérer les messages-clés de prévention.
Source
Les Français et la protection solaire, enquête menée par les Laboratoires de Biarritz. Cette enquête a été réalisée sur plus de 300 Français ayant au moins 1 enfant de moins de 18 ans et ayant acheté une protection solaire récemment.