Malgré les progrès incroyables réalisés par la médecine allopathique, nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers des médecines douces, également appelées médecines non conventionnelles (MNC), médecines alternatives, complémentaires ou intégratives. 1 Français sur 2 y a recours au moins 1 fois par an et 1 sur 3 les utilise très régulièrement. Parmi les plus plébiscitées, citons l’oligothérapie et l’homéopathie, la phytothérapie et l’acupuncture. Ce qui séduit les patients ? La volonté d’être davantage dans une prévention individualisée que dans la guérison – ce qui permettrait de réduire de 60 à 80 % les incidences des maladies de civilisation –, d’éviter d’endurer les effets secondaires d’une chimie médicamenteuse trop présente, de trouver une manière non invasive de se soigner et respectueuse de leur équilibre individuel, qui prendrait en compte le terrain des pathologies sans se focaliser exclusivement sur le symptôme et d’avoir une approche globale personnalisée. Comme le dit le Dr Serge Rafal, « les médecines douces parlent avec le malade là où la médecine classique se contente de s’adresser au malade. » Il est grand temps d’écouter notre petite musique intérieure et de reprendre notre santé en main.
La médecine traditionnelle chinoise
Une pratique intégrative
avec Florence Bandéra
thérapeute en médecine traditionnelle chinoise
La médecine traditionnelle chinoise sur le chemin de l’intégration
Médecine douce, médecine alternative, médecine complémentaire sont différents noms pour évoquer des méthodes holistiques qui viennent compléter les traitements conventionnels. Depuis quelques années, la médecine occidentale utilise le terme de « pratiques intégratives », reconnaissant par là même le bien-fondé de ces thérapies. En première place se trouve la médecine traditionnelle chinoise, avec des traitements quasi sans contre-indications et qui s’insèrent dans des protocoles de soins classiques, comme les traitements contre la douleur, le stress, l’insomnie ou certains cancers, limitant la prise de médicaments.
Un peu d’histoire
La médecine chinoise serait née 3 000 ans avant J.-C., mais certains pensent qu’elle serait encore plus ancienne. Elle a développé des concepts tels que le yin et le yang, bien connus par ce symbole ?, les 5 éléments correspondant aux différentes saisons bois/ printemps, feu/été, terre/été indien, métal/ automne, eau/hiver, et les méridiens, qui ressemblent à des routes ou des « fleuves d’énergie », lesquels parcourent tout le corps. Sur ces trajets se trouvent plus de 360 points de connexion. On peut les stimuler avec des aiguilles (acupuncture) ou les doigts (digitopuncture), ce qui est plus adapté aux enfants ou aux personnes sensibles à l’aiguille.
L’être humain, depuis sa venue sur Terre, a dû prendre soin de sa santé, ainsi que de celle de ses proches. Des hommes et des femmes se sont donc spécialisés dans l’usage et la cueillette des plantes. Homme-médecine, shaman, sorcier, druide… Au fil des siècles et des lieux, il change de nom mais répond toujours à la même préoccupation : soulager la souffrance au moyen de son savoir, transmis traditionnellement. À partir du 16e siècle, les universités, grâce à la diffusion du livre, vont créer la médecine. « N’était docteur en médecine que celui qui avait obtenu ses diplômes de médecine, botanique, philosophie et d’astrologie. Le médecin devait avoir une connaissance globale de l’univers terrestre par la phytothérapie et l’anatomie, céleste par l’astrologie et spirituelle par la philosophie. » L’inquisition et la chasse aux sorcières font disparaître cette connaissance. Pendant ce temps, en Chine, on continue d’enrichir ce savoir en s’appuyant sur des textes vieux de 4 000 ans.
Que recouvre la médecine traditionnelle chinoise ?
La médecine traditionnelle chinoise est divisée en plusieurs branches :
- la pharmacopée, basée sur la prescription de plantes, comme l’herboristerie ;
- l’acupuncture, qui utilise de fines aiguilles placées sur les différents points parcourant le corps ;
- le massage appelé tui na, qui consiste à palper les trajets des méridiens avec différentes techniques pour faire circuler l’énergie ;
- le qi-gong, qui est une forme de gymnastique énergétique pour entretenir la santé ;
- le feng-shui, qui étudie les convergences énergétiques de l’habitat et propose d’agencer l’espace de façon harmonieuse. Une bonne santé demande aussi un environnement adéquat ;
- Le yi-king, un art divinatoire pour mieux s’orienter dans la vie.
La médecine traditionnelle chinoise en France
En France, l’acupuncture sera divulguée au début du 20e siècle par des sinologues. Différents courants verront le jour, comme l’auriculothérapie (puncture des oreilles), enseignée par le Dr Paul Nogier exclusivement à des médecins, délaissant la tradition. Cependant, des écoles de médecine traditionnelle chinoise voient le jour en France dans les années 90. Elles enseignent les techniques traditionnelles et ancestrales et conservent la vision globale de l’être humain.
Quelles techniques recouvre la médecine traditionnelle chinoise ?
Tout d’abord, le thérapeute ne pose pas de diagnostic médical mais établit un bilan énergétique, recherchant l’étiologie (l’étude des causes de la maladie). Ceci implique de connaître les conditions de vie de la personne. Il tiendra compte de son environnement : travail, famille, alimentation et hygiène de vie. Puis, il appliquera un traitement en fonction de ces différents éléments. Il dispose de tout un « arsenal » thérapeutique pour améliorer la santé.
- Le thérapeute peut appliquer des ventouses – bien connues de nos grands-parents –, que l’on pose sur les zones douloureuses, ou pratiquer un massage avec l’aide de celles-ci.
- La digitopuncture – les doigts sont placés sur les points d’acupuncture : elle s’avère d’un usage plus facile sur les enfants ou les réfractaires aux aiguilles.
- L’acupuncture, qui consiste en la pénétration superficielle d’aiguilles en métal sur différents points.
- L’accumulation de froid ou de douleurs sera traitée grâce aux bâtons d’armoise, dénommés moxas, pour chauffer les zones déficientes.
Toutes ces techniques traditionnelles ont pour objectifs de soulager différents troubles et maladies, mais aussi de maintenir une bonne santé, car la médecine traditionnelle chinoise est conseillée pour s’entretenir en bonne santé, et donc en prophylaxie.
La médecine traditionnelle chinoise et la médecine conventionnelle
De nos jours, la médecine traditionnelle chinoise est considérée comme une médecine intégrative. Elle complète intelligemment les traitements de la médecine moderne, « qui s’est déconnectée de la connaissance ancestrale et philosophique »*, par un soutien sur le long terme et apporte des solutions et un soulagement appréciable en complément.
Quels atouts ?
Une séance dure environ 1 heure. Le thérapeute prend donc le temps de vous écouter. Il pose différentes questions sur votre mode de vie, votre passé, les examens qui ont pu être effectués et sur votre attente, avant de mettre en place le traitement approprié. L’objectif étant de retrouver un équilibre parfait à partir du réseau interne constitué des méridiens, et donc de compléter le traitement que votre médecin vous a conseillé. Le nombre de séances sera fonction des troubles à accompagner. De nombreux patients consultent leur praticien tous les mois pour s’entretenir en bonne santé, une surveillance qui permet de détecter parfois des troubles nécessitant de consulter le médecin référent, qui pourra prescrire des examens complémentaires.
Le champ d’intervention de la médecine traditionnelle chinoise
Dans les années 60, les grands hôpitaux de Paris ont expérimenté l’acupuncture dans le cadre d’opérations à cœur ouvert ou de césariennes. De nos jours, les pathologies visées sont le stress, les troubles du sommeil ou gynécologiques, les douleurs diverses, posttraumatiques, rhumatismes, l’accompagnement des troubles associés en cancérologie, la dépression, l’arrêt du tabac, pour ne citer que quelques exemples. Son champ d’intervention est très large et elle peut se combiner avec l’usage de l’aromathérapie ou du magnétisme.
Le patient est de plus en plus acteur de sa santé et un travail « d’équipe » s’instaure entre le thérapeute et le médecin, qui ont un même objectif : la santé de leur patient.
Remarque concernant la prise en charge par le régime de l’Assurance maladie :
L’Assurance maladie ne prend pas en compte les consultations auprès de thérapeutes non médecins. Mais, depuis quelques années, de nombreuses mutuelles incluent une prise en charge en acupuncture. Renseignez-vous auprès de votre complémentaire santé.
* Les citations sont extraites de La phytembryothérapie, l’embryon de la gemmothérapie des Drs Franck Ledoux et Gérard Gueniot, aux éditions Amyris.
Florence Bandéra, thérapeute en médecine traditionnelle
chinoise, organise des formations en reiki et aromathérapie,
en immersion dans le Vercors, en Inde et dans l’Oise.
www.therapia.sitew.com
03 44 51 90 31 – therapia@laposte.net