Il s’appelle Max AI : ce robot dopé à l’intelligence artificielle permet à Veolia d’automatiser un peu plus le tri des déchets ménagers, nouvelle étape dans la modernisation des centres de tri en France afin d’améliorer le recyclage.
Installé depuis juin sur un site du groupe à Amiens, Max AI – fabriqué par une société américaine – est capable de reconnaître certains types de déchets indésirables sur le tapis roulant d’une chaîne de tri et, avec un bras articulé, de les en écarter. Veolia a notamment mobilisé son service Recherche et Développement, avec une équipe dédiée à l’intelligence artificielle créée il y a 5 ans, et qui sollicite 200 chercheurs en lien avec un réseau de 800 experts. Celle-ci a formé l’algorithme de Max AI à reconnaître les dizaines de milliers de types d’objets qu’il est susceptible de rencontrer sur une chaîne de tri. Le robot peut effectuer 3 600 gestes de tri par heure, contre environ 2 200 pour un opérateur humain. Pour l’instant, il apprend et n’est pas encore parfait. Un opérateur passe donc derrière lui pour une ultime sélection.
Car la France s’est fixé comme objectif de réduire de moitié le volume de déchets mis en décharge d’ici à 2025, ce qui implique de mieux trier pour améliorer le recyclage, et surtout de recycler 100 % des plastiques à cet horizon, contre autour de 26 % aujourd’hui. Dès 2022, tous les Français devront aussi mettre dans leur poubelle dédiée aux déchets à recycler tous les emballages, y compris les pots de yaourt, les barquettes alimentaires, qui vont actuellement dans la poubelle « grise ».
Les collectivités et les professionnels s’attendent donc à une augmentation massive du volume de plastiques à collecter et à trier. D’ici 2020, Veolia déploiera ainsi 2 robots dans un centre de tri en Loire-Atlantique et qui s’attaqueront aux plastiques.
Mais le groupe n’est pas le seul à moderniser ses centres de tri, 15 millions d’euros ont été dépensés par Suez pour son centre situé dans le Val-de-Marne, équipé de 6 machines de tri optique, et Paprec, numéro 3 du secteur, a mis en service l’an dernier un centre important doté de trieurs optiques dans les Alpes-Maritimes. Outre le tri optique, les industriels utilisent les courants électriques, dits de Foucault, pour séparer les petits objets en aluminium des autres matières, ou encore des systèmes de téléopération qui permettent aux opérateurs de ne plus toucher les déchets mais de sélectionner les indésirables sur une tablette tactile représentant la chaîne de tri. Citeo va investir 190 millions d’euros d’ici 2022 pour accompagner les collectivités et les industriels. L’objectif : passer de près de 200 centres aujourd’hui à 130 en 2022, mais de plus grande taille et plus modernes.