entretien avec Nathalie Geetha Babouraj
Nathalie Geetha Babouraj est docteur en médecine et coach en santé intégrative, avec une spécialisation en Ayurveda. Passionnée par la magie du corps humain depuis toute petite dans son enfance indienne, puis par la médecine, la danse et la cuisine, Nathalie revient en France pour ses études en médecine à la faculté de Montpellier. Après avoir travaillé dans l’Hexagone et au sein de centres de recherche aux États-Unis, elle crée à Paris l’Institut de Santé Intégrative en 2014 afin de promouvoir l’alliance du meilleur des progrès technologiques et des sagesses anciennes.
Elle a suivi la formation en yoga thérapie du Dr Lionel Coudron et est également experte et consultante en Ayurveda. Ses cours de cuisine ayurvédique vous raviront, avec leurs couleurs et leurs goûts en direct de l’Inde !
Comment définiriez-vous la santé intégrative ?
Pour moi, c’est la façon d’allier le meilleur de la médecine moderne avec le meilleur des sagesses anciennes. Et, au-delà du monde de la santé, cette vision intégrative consiste à être dans le « ET » plutôt que le « OU », quelle que soit la discipline : éducation, écologie, économie… Nous vivons une époque où nous sommes hyperconnectés, grâce au digital notamment, et nous sommes aujourd’hui capables d’intégrer une vision complexe du monde, qui sort du raisonnement binaire.
Une santé hyperconnectée et hyperhumaine, où nous sommes à l’écoute de notre boussole intérieure. Les Canadiens parlent de l’empowerment, qui est la capacité à ressentir de l’intérieur et faire des choix conscients et autonomes.
En quoi l’Ayurveda correspond-il à un mode de détox intégratif ?
Cet art de vivre plurimillénaire qui vient d’Inde prend en compte notre complexité : un véritable microcosme en interaction permanente avec le macrocosme.
Quand la connexion micro/macro est bloquée, le corps n’arrive plus à s’autoréguler, et l’énergie ne se renouvelle plus dans le milieu intérieur. Pour retrouver ce processus naturel d’autorégulation, alléger les informations qui pénètrent dans notre tête, notre cœur et notre corps est l’occasion de retrouver cette capacité d’homéostasie. C’est le principe même d’une détox.
Vous exposez, dans votre ouvrage, une détox très originale et colorée. En quoi consiste-t-elle ?
Il existe différents types de détox, diètes et allègements saisonniers. Pour ma part, ce qui me passionne le plus en Ayurveda, c’est que, dans cet équilibre entre macrocosme et microcosme, nos 5 sens sont essentiels. Puisque les informations qui circulent entre intérieur et extérieur passent par nos 5 sens, j’ai eu envie de créer une détox ludique et originale, en stimulant cette intelligence sensorielle, plutôt que de faire une liste des « il faut manger ceci » et « ne pas manger cela ».
L’invitation est de se laisser guider par ses sens, et notamment par les couleurs dans son assiette.
Quelles sont ces 7 escales, ou portes colorées, que vous évoquez ? Pourriez- vous nous en parler brièvement ?
Je suis une voyageuse. L’idée d’un voyage de 7 jours pour explorer ses ressources intérieures m’a séduite. 7 couleurs de l’arc-enciel. 7 chakras, ces fameux ponts entre corps physique, corps énergétique et corps mental en yoga et en Ayurveda, cela m’a paru parfait pour créer des passerelles entre physiologie moderne et sagesses anciennes.
Au-delà de l’aspect alimentation, qui reprend aussi les bases autour des protéines, des acides gras, des sucres, des phytonutriments, des exercices créatifs offrent l’opportunité d’aller explorer l’énergie de chaque chakra, sa symbolique, les éventuels blocages, incluant une posture de yoga et une méditation colorée guidée, puisqu’un CD de méditation y est associé. C’est en cela que ce voyage est intégratif, au-delà de l’assiette.
Cette détox est-elle facile à suivre au quotidien ?
En fonction de votre envie, vous pouvez faire ce voyage en 7 jours, 7 semaines, ou à l’intuition. Prendre soin de soi se fait dans la douceur, selon moi, pour laisser émerger de l’intérieur l’envie d’explorer ses ressources. Des astuces d’upcycling culinaire sont aussi proposées pour redonner goût à des plats de la veille, dans une logique écologique, puisque l’Ayurveda est une écologie intégrative, où rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme.
En quoi stimuler ses 5 sens optimise- t-il la détox ? Auriez-vous des exemples concrets à nous donner ?
Fermez les yeux et imaginez-vous marchant dans une belle forêt luxuriante. Que vous fait l’effet du vert végétal ? de prendre une bouffée d’air oxygénante ? de sentir la région du cœur s’ouvrir ? Nos cellules de la rétine qui perçoivent les couleurs sont connectées à nos zones d’autorégulation et de régénération. Il en est de même pour nos autres sens. Nourrir en conscience nos sens nous sort du mental automatique ou analytique, qui consomme beaucoup d’énergie.
Quelles durées et fréquences de détox recommandez-vous ?
Écoutez votre corps et observez la nature… Chaque changement de saison est une bonne occasion de s’alléger. Un déménagement, un changement de métier aussi. Ou, pour les femmes, qui sont cycliques et rythmées avec la lune, tenir un calendrier lunaire et s’offrir des rituels de détox sensorielle à chaque début de cycle est un moyen optimal de commencer un nouveau départ.
Le mot de la fin ?
« Fais du bien à ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester. » Il s’agit d’un proverbe indien.
Nathalie Geetha Babouraj
Docteur en médecine
et créatrice de la formation de santé intégrative
www.institutdesanteintegrative.com
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