Pour protéger la biodiversité et gérer durablement les ressources naturelles, la Convention sur la diversité biologique (CBD) a commencé depuis fin février à examiner un plan d’action d’ici 2050.
Initialement prévues en Chine – qui accueillera en octobre la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15) –, les négociations de février ont été déplacées à Rome en raison de l’épidémie de coronavirus.
Le bilan des experts en biodiversité de l’ONU est glaçant : 75 % des terres et 66 % des mers ont été modifiés par les activités humaines. Un million d’espèces sont en danger de disparition. Cette dégradation des écosystèmes menace bien évidemment le genre humain, qui en dépend pour l’air, l’eau potable, la nourriture…
Mi-janvier, la CBD a dévoilé la première version de sa feuille de route pour préserver puis restaurer les écosystèmes d’ici 2050. Une partie du texte de 12 pages est consacrée aux objectifs à atteindre d’ici le milieu du siècle, avec un point d’étape à 2030. D’autres parties portent sur les mesures à mettre en oeuvre pour atteindre ces objectifs et le suivi de leur application.
La réunion à Rome s’est en priorité concentrée sur la première partie. Parmi ces objectifs : des aires protégées couvrant « au moins [30 %] des zones terrestres et marines avec au moins [10 %] sous stricte protection » – les chiffres entre crochets étant à débattre –, réduire d’ici à 2030 « d’au moins [50 %] la pollution » par les fertilisants, utilisés notamment en agriculture, les biocides (désinfectants, insecticides…), le plastique et autres, ou encore contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique via des solutions basées sur la nature.
Là où la CBD veut ralentir la perte de biodiversité d’ici 2030 et inverser la tendance ensuite, le WWF (Fonds mondial pour la nature) voudrait prendre plus vite le chemin de la restauration des habitats naturels. Il faut être « concis, complet et réaliste », a fait valoir de son côté Francis Ogwal, qui copréside les négociations avec le Canadien Basile van Havre. Le texte doit aussi « s’assurer du rôle central joué par les peuples autochtones » pour protéger la biodiversité, pour Brian O’Donnell, directeur de l’initiative Campaign for nature. La dégradation de la nature est d’une ampleur sans précédent… Il est temps d’agir.