Encore trop peu connue en France et souvent stigmatisée, l’alimentation cétogène interroge et fait parfois polémique. Mais les adeptes de cette révolution alimentaire (qui n’est surtout pas un régime) témoignent de ses bienfaits santé et de la métamorphose à la fois physique et émotionnelle qu’elle entraîne.
Nous avons la chance de poser quelques questions à Ayem Nour, animatrice télé et influenceuse française auprès d’1 million d’abonnés sur Instagram, à l’occasion de la sortie de son tout premier ouvrage Simplement KÉTO, aux éditions Thierry Souccar.
Comment s’est passée votre rencontre avec l’alimentation cétogène ?
Elle a été l’une des plus belles rencontres de ma vie. À la suite de ma grossesse, j’avais pris beaucoup de poids et je cherchais désespérément à retrouver ma ligne. J’ai tenté plusieurs régimes, qui se sont soldés par un échec. Contre toute attente, c’est au cours d’un séjour à Los Angeles que tout a changé pour moi. J’y ai découvert une façon révolutionnaire de s’alimenter : l’alimentation kétogène – ou kéto –, qui est tout sauf un régime. À mon retour, il m’a fallu un peu de temps pour me lancer et c’est grâce au premier confinement que j’ai eu le déclic.
Au bout de combien de temps avez-vous eu des résultats ?
En l’espace d’un mois j’avais déjà perdu 8 kilos et, en un an, près de 25 kilos !
En quoi consiste cette alimentation révolutionnaire ?
Je tiens tout d’abord à préciser que l’alimentation cétogène est un rééquilibrage alimentaire, à conserver sur le long terme. C’est une autre conception de l’alimentation, plus saine et plus respectueuse de nos vrais besoins. C’est, en quelque sorte, le camembert inversé de nos besoins nutritionnels : privilégier le bon gras, conserver des protéines de qualité et réduire considérablement les glucides à environ 20 g par jour pour mettre son corps en cétose. Comme j’aime à le dire, adopter une alimentation kéto, c’est « consommer des graisses comme un roi, des protéines comme un prince et des glucides comme un pauvre ». Ce ne sont ni plus ni moins que les principes de vie des cueilleurs-chasseurs !
Comment maigrir en donnant priorité aux lipides ? En fait, on s’est trompé durant toutes ces années : le coupable n’est pas le gras, mais le sucre ! Les glucides favorisent la sécrétion d’insuline et, de ce fait, le stockage des graisses. Et malheureusement, les glucides sont partout, y compris dans le jambon industriel ! L’objectif de l’alimentation cétogène consiste à maintenir la glycémie et la sécrétion d’insuline les plus basses possible afin d’obliger l’organisme à aller puiser dans ses propres réserves de graisses.
Comment ? Il faut comprendre que, lorsque l’on prive notre organisme de glucides et qu’on les remplace par des lipides, on le contraint à modifier son fonctionnement. Le foie se met alors à produire, à partir des graisses, de petites molécules appelées cétones, qui constituent un excellent carburant pour les muscles, le cerveau, le coeur… Le corps est, en effet, tout autant capable d’utiliser des glucides que des lipides comme source d’énergie. Dès lors que le corps s’approvisionne en énergie à partir de cétones et des graisses, on dit qu’il se retrouve en état de cétose. C’est de là que vient le terme d’alimentation cétogène.
Quelle quantité de glucides maximale faut-il consommer par jour ?
Il existe plusieurs régimes qui s’appuient sur la restriction de glucides, même si les quantités de glucides fluctuent en fonction de l’approche. Pour les kétos stricts, c’est 20 g maximum par jour. Pour l’alimentation low carb, c’est entre 20 et 50 g. Et d’autres approches plus permissives tolèrent entre 50 et 100 g de glucides par jour.
Quelle que soit l’approche que vous choisirez, gardez bien en mémoire que plus l’apport en glucides sera important, plus la quantité de lipides – les bonnes graisses – devront baisser !
En ce qui vous concerne, respectez-vous la quantité de 20 g de glucides par jour ?
Personnellement, je ne pèse pas mes glucides car j’ai pris l’habitude, avec quelques repères et du bon sens – l’un des fondements de l’alimentation kéto –, d’évaluer à vue d’oeil ma consommation de glucides hebdomadaire et ma perte de poids progressive me montrait que je ne faisais pas erreur.
20 G DE GLUCIDES, CE SONT : 2 pommes de terre de la taille d’un oeuf 3 carottes moyennes 2 cuillères à soupe de purée 6 cuillères à soupe de petits pois 4 cuillères à soupe de riz cuit, de pâtes, de maïs 3 fonds d’artichaut |
Comment concilier alimentation cétogène et vie sociale – restaurants, dîners entre amis… ?
C’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît. Manger kéto ne signifie pas se couper du reste du monde, bien au contraire. Au fur et à mesure de ma pratique, je me suis aperçue que c’était totalement compatible avec une vie sociale normale. Il suffit d’adopter les bons réflexes car il existe finalement énormément d’aliments et de préparations autorisées. Au restaurant, impossible de ne pas trouver son bonheur et il suffit de choisir du fromage à la place du dessert. À la maison, je propose par exemple un plat de viande ou de poisson, accompagné d’un gratin de légumes et des féculents à part pour mes amis non kéto.
Et je prépare de délicieux desserts en version kéto !
Avoir une glycémie basse en permanence ne génère-t-il pas de la fatigue chronique ?
Non, pas du tout, puisque le corps apprend à transformer les bonnes graisses en énergie !
Une fatigue peut se faire ressentir sur les premiers jours, pendant la période d’adaptation, mais c’est tout. Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus de vitalité qu’avant. La preuve en est : je ne fais plus de sieste après avoir mangé !
Quel est votre journée type kéto ?
Vous n’allez peut-être pas me croire, mais je n’ai pas de journée type, tant les combinaisons sont variées avec l’alimentation cétogène. Quand je pratique le jeûne intermittent, je me prépare le soir 1 entrée + 1 plat et 1 dessert kéto. Sinon, je prends le matin un café et un café crème, et 2 repas kéto dans la journée.
Arrivez-vous à varier suffisamment votre alimentation ?
Oui, bien sûr. Là encore, il s’agit d’une idée reçue. Nombreux sont les aliments autorisés dans le cadre du kéto, à commencer par les légumes !
Vous arrive-t-il de faire quelques écarts ?
Oui, comme beaucoup, j’imagine, de manière occasionnelle… Mais il faut faire preuve, là encore, de bon sens et contrebalancer, par exemple avec un jeûne intermittent le lendemain, et tout rentrera dans l’ordre.
Suivez-vous votre glycémie ?
Oui, je l’ai beaucoup fait les premiers mois à l’aide d’un glucomètre digital de précision – les bandelettes urinaires étant nettement moins fiables. On en apprend beaucoup sur la manière dont le corps réagit au sucre !
Pensez-vous que l’alimentation cétogène soit indiquée pour des végétariens ?
Voilà encore une idée reçue ! Les légumes ont la part belle dans l’alimentation kéto, notamment tous les légumes verts, et il y a aussi les oeufs, le fromage…
Vos 5 bonnes raisons de passer au kéto ?
Être en bonne santé. Perdre du poids durablement. Se réconcilier avec la nourriture. Prendre soin de nos enfants en les éduquant à une alimentation peu sucrée. Découvrir mon livre.
Côté beauté, quels changements avez-vous constatés ?
J’ai tout d’abord retrouvé une nouvelle jeunesse en renouant avec la silhouette de mes 20 ans – j’en ai 31. J’ai par ailleurs constaté que j’avais de moins en moins d’imperfections de peau, quasiment plus de cellulite et une grande sensation de légèreté.
Le mot de la fin ?
Je terminerai par mon mantra au quotidien : « Que ton alimentation soit ta première médecine. » Hippocrate
Coup de Cœur !
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