Dans une société de consommation où le fast food n’en finit par d’envoyer des informations irrésistibles à nos enfants et à nous-mêmes, il est de plus en plus difficile, face à la sédentarité, de manger de façon saine et équilibrée. Manque de temps, de loisirs, déprime, stress et surmenage au quotidien font que, souvent et sans y prendre garde, nous finissons par succomber à la facilité. Et nous développons des mécanismes qui ne sont pas écologiques dans la durée.
On ouvre une tablette de chocolat. On pense prendre 1 ou 2 carrés, et voilà que la tablette est finie ! Idem pour les chips et biscuits apéritifs en tout genre : avec les additifs malsains et pourtant si goûteux, il est difficile de dire non à son palais. D’autant que ce dernier envoie des signaux à notre cerveau : une sensation de plaisir, avec des ingrédients parfois dangereux pour la santé mais qui nous réconfortent dans l’immédiat, sauf que ce plaisir éphémère va provoquer un manque et la spirale s’enclenche, d’autant plus si l’on a des fragilités dans sa vie…
C’est la même chose pour la cigarette et l’alcool : c’est d’un manque que naît une habitude ou un rite, qui devient une dépendance…
L’attrait de la facilité aidant, et face à une ambiance des plus morose, la « comfort food » – c’est-à -dire l’alimentation réconfort – va peu à peu prendre place et s’enraciner dans nos rituels de vie.
La nourriture remplissage émotionnel
Dans ce cas précis, la nourriture est un facteur de « remplissage » et non un mécanisme physiologique de recherche de satiété. En fin de journée, en pic de stress, pour se consoler par rapport à une épreuve et/ou rechercher cette satisfaction illusoire et éphémère que procure l’acte de manger, tout est une excuse pour faire des écarts.
Avec les sursollicitations, les épreuves du quotidien, le stress, la sinistrose, manger devient le seul réconfort émotionnel.
Pourtant, manger à déraison peut rendre malade, vous isoler et vous tuer…
Psychiatres, psychothérapeutes, médecins, thérapeutes et comportementalistes, tous tentent de trouver la cause et le remède. Mais, dans la réalité, recadrer un comportement alimentaire erroné n’est pas une mince affaire, surtout dans le cadre d’une addiction.
Il s’agit ici d’un travail thérapeutique au long cours, que même la nutrithérapie ne peut résoudre à elle seule si l’on ne fait pas le travail sur la partie émotionnelle. Donc, les régimes ne servent à rien – si ce n’est alléger votre compte en banque ! Idem pour la chirurgie plastique et toutes les autres thérapies.
Si vous ne faites pas le boulot avec vos émotions… vous replongerez.
Réglez le problème avec vos émotions et votre miroir d’abord
Avant de faire un régime ou de changer votre rapport à la nourriture, faites-vous suivre par un psychothérapeute dans le cadre précis d’une addiction alimentaire (médicalement diagnostiquée) et, ensuite, enchaînez avec les thérapies brèves, qui vont réellement fonctionner puisqu’elles vont vous aider pour le sevrage (à ne pas craquer). Mais la thérapie brève seule ne suffira pas !
Attention, réalité objective oblige
Arrêter un automatisme n’est pas chose aisée. La compulsion (besoin interne impérieux d’accomplir un acte que la conscience refuse), qui plus est, reste délicate. L’intervention des thérapies brèves ne peut se faire que si une prise en charge médicale et psychothérapeutique de la compulsion a eu lieu en amont. Car il s’agit là véritablement d’un comportement pathologique, qui doit obligatoirement passer par la case médicale ou allopathique avant d’être complétée par la médecine douce ou les thérapies alternatives. Aucun protocole d’amélioration du quotidien en sophrologie ne peut se proposer seul et en toute indépendance pour les comportements dits pathologiques, à savoir phobies, pulsions ou addictions.
La sophrologie est un soin de support pour le sevrage uniquement
La sophrologie intervient au niveau du sevrage, et non avant. On ne peut accepter d’accompagner que si la démarche a déjà été faite et que la personne a déjà commencé son travail.
Les séances sont personnalisées en fonction des demandes de chacun.
On pourra axer notre travail de gestion du sevrage sur des thématiques bien choisies, comme :
- La détente, en prenant conscience de sa capacité à se détendre sans la nourriture
La confiance en soi, l’assurance et le renforcement de sa motivation à l’arrêt.
- L’image de soi vis-à -vis de son addiction
L’intégration et la valorisation de sa nouvelle image, autonome, loin du mangeur compulsif qui avale tout.
L’intégration et la satisfaction des valeurs de vie qui stimulent le sevrage (qu’est-ce qui me pousse au sevrage ? En quoi cette démarche est-elle importante pour moi ?).
- Apprendre à confronter les émotions qui amènent aux pulsions alimentaires
La sophrologie fait entamer un dialogue avec son corps, afin de l’écouter et de redécouvrir les sensations de goût, de faim, de satiété et de les apprivoiser.
Cette technique psychocorporelle va faciliter une meilleure prise de conscience et une gestion plus cohérente et bienveillante des émotions liées à ce comportement alimentaire (frustration, culpabilité…), pour enfin intégrer une image de soi positive, libérée des dépendances.
Nota bene : la sophrologie est un soin de support qui va soutenir le patient durant la période d’accompagnement (à la motivation, à ne pas craquer, à booster les capacités, etc.).
Un travail qui se fait en coordination avec une équipe pluridisciplinaire (psychiatre, nutritionniste, kiné) et qui vient en complément d’un suivi médical ou spécialisé dans les addictions.
Les outils pour lutter contre le sevrage
La sophrologie est une thérapie écologique adaptative et bienveillante. Elle proposera surtout une boîte à outils qui va aider à faire face aux pics de stress et d’émotions parasites, qui amènent justement le besoin de « se remplir » émotionnellement. Ce qu’on appelle « comfort food », à long terme, devient poison pour nous et, même, nos enfants !
Apprendre à diminuer les charges émotionnelles, les sautes d’humeur et les pensées obsessionnelles va permettre de contrôler l’anxiété et ses émotions, de prendre du recul, et, enfin, de retrouver le contrôle de ses pensées pour mieux gérer sa vie.
Plus qu’une recette pour maigrir, il s’agit d’apprendre à mieux maîtriser les émotions qui font manger de façon erronée. C’est essentiellement le mental qu’il faut travailler. Éduquer le patient et l’amener à adopter une autre philosophie de vie, un autre rapport à la nourriture, car, au fond, c’est le cerveau, l’inconscient, qui décide de tout. De nos émotions, de notre poids. Et aucun régime ne sera véritablement utile dans la durée.
Reconnectez-vous à votre corps et éliminez les fausses idées
Écoutez les besoins de votre corps, qui vous enverra des signaux soit physiques (pause, repos), soit émotionnels (arrêter le déni et la sourde oreille). Accueillez vos émotions et abandonnez tout formatage ou croyances du genre : ce n’est pas ma faute, c’est à cause de la famille, de la culture, de la société, des conditions économiques, des traumas.
Acceptez votre miroir et travaillez à la reconquête de vous-même
Il appartient à chacun qui est confronté à la compulsion alimentaire de sortir du déni, d’assumer la responsabilité de son état et de se prendre en main. Du moment où vous vous dites : « Ok, je ne mange pas normalement, ce n’est ni la faute de ma dernière rupture, ni de celle des publicités, c’est moi à 100 % qui ai tout à gagner à changer mon rapport à la nourriture », pour moi, ce sera le signe d’un changement profond à venir et l’on peut alors commencer l’accompagnement.
L’efficacité de la sophrologie réside dans l’implication que la personne va mettre dans l’entraînement et la répétition des exercices dans son quotidien. Plus elle pratiquera, plus elle obtiendra des résultats rapidement.
Fériel Berraies est sophrologue certifiée RNCP, formée IFS Paris, membre de la Chambre Syndicale de la Sophrologie. Spécialisée enfance, adolescence, cancer, périnatalité, personnes âgées, entreprises. Praticienne en hypnose ericksonienne, certifiée Xtrëma Paris. En formation en naturopathie, membre du Syndicat des Professionnels de la Naturopathie.
Prix UFA de l’Action Féminine 2015 (Bruxelles) – Prix Sanitas 2018 à la Med conference de Monastir (Tunisie).
Elle consulte sur Ozoir-la-Ferrière en Seine-et- Marne : www.feriel-berraies-therapeute.com Et en Tunisie de juillet à août et à la mi-février.