Une alimentation de qualité est une priorité pour notre santé. Et aucun complément alimentaire, aussi bon soit-il, ne doit venir se substituer à elle. Comme l’indique l’article 2 du décret n° 2006-352 du 20 mars 2006 relatif aux compléments alimentaires : « On entend par compléments alimentaires les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés (…) »
Malheureusement, manger bien ne suffit pas. L’exposition permanente au bruit, au stress, à la pollution (surutilisation du magnésium), mais aussi l’appauvrissement des végétaux et des céréales (de plus en plus raffinées) en minéraux ou encore la malabsorption de nombreux nutriments entraînent des carences auxquelles nous devons faire face.
Considérer les compléments alimentaires uniquement comme un moyen d’éviter les carences serait une erreur. Car plusieurs recherches récentes ont révélé qu’ils pouvaient aussi prévenir, voire traiter des maladies, et que les doses nutritionnelles optimales pourraient être plus élevées qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Oui, mais voilà, devant la jungle des compléments alimentaires actuels proposés sur le marché, il n’est pas toujours simple pour les professionnels de santé, mais aussi pour les consommateurs, de s’y retrouver. Si le sujet est vaste et ne pourra pas être traité dans ce dossier dans son intégralité, nous avons voulu apporter quelques éclaircissements sur ce marché des plus porteur.
Petit guide des compléments alimentaires
Que contiennent les compléments alimentaires ? Des éléments essentiels à notre organisme, oui, mais encore… Voici un petit lexique pour s’y retrouver :
LES ACIDES AMINÉS
Il existe une vingtaine d’acides aminés utiles à l’être humain. Ce sont les constituants de base des protéines. Parmi eux, on trouve notamment l’acide glutamique, l’acide aspartique, l’arginine, la leucine, la lysine, la taurine ou encore le tryptophane. Chacun d’entre eux possède des propriétés bien spécifiques, comme par exemple celles de jouer le rôle de précurseur de nos hormones, d’améliorer nos capacités musculaires ou cérébrales, ou encore de booster ou d’apaiser l’organisme.
LES ACIDES GRAS ESSENTIELS
Ils sont les constituants de base des matières grasses. On appelle essentiels les acides gras que l’organisme ne peut pas fabriquer lui-même et qui doivent être fournis par l’alimentation. Les acides gras ont de multiples effets bénéfiques sur l’organisme : ils diminuent la tension artérielle, les taux de cholestérol et de triglycérides, améliorent l’état de la peau et des cheveux, aident à prévenir l’arthrite et la formation de caillots sanguins…
Ils facilitent par ailleurs à la transmission de l’influx nerveux et ont une action fondamentale dans le développement normal du cerveau et son bon fonctionnement. Toutes les cellules de l’organisme ont besoin d’acides gras dans leur processus de production et de régénération.
Ils se divisent en 2 catégories : les oméga 3, qui comprennent l’acide alpha-linolénique (AAL) et l’acide eicosapentaénoïque (EPA), et les oméga 6, notamment les acides linoléique et gamma-linolénique (GLA).
Où trouver les oméga 3 ? Dans le poisson frais, l’huile de poisson et certaines huiles végétales, telles que celles de colza, de lin et de noix.
Où trouvez les oméga 6 ? Dans les fruits à coque, les graines, les légumineuses et les huiles végétales non saturées, comme les huiles de bourrache, de pépins de raisin, d’onagre, de sésame et de soja.
Rappelons par ailleurs que le rapport oméga 6/oméga 3 doit être égal à 5, c’est-à-dire que l’on doit consommer 5 fois plus (au maximum) d’oméga 6 que d’oméga 3.
LES ENZYMES
Une enzyme est une protéine synthétisée par la cellule elle-même à partir des informations codées dans l’ADN. Elle permet d’accélérer jusqu’à des millions de fois les réactions chimiques du métabolisme se déroulant dans le milieu cellulaire ou extracellulaire. Elle joue un rôle de catalyseur particulièrement efficace. Toutes les enzymes de notre organisme sont classées en fonction des réactions qu’elles catalysent. Elles sont désignées par le nom du substrat transformé, suivi du suffixe « -ase ».
Il faut distinguer les enzymes métaboliques, responsables de la réparation, de la formation et du fonctionnement de chaque cellule dans chaque tissu de notre organisme, des enzymes digestives, qui sont des protéases, lipases, amylases, etc., impliquées dans la décomposition des protéines, des hydrates de carbone et des graisses que nous ingérons. On les trouve dans la salive, l’estomac, le liquide pancréatique ou l’intestin. Pour s’activer, l’enzyme a besoin de coéquipiers. Il en existe une vingtaine, qui sont soit des oligoéléments, soit des vitamines, qui prennent dans ce cas le nom de coenzymes.
En cas de déficit en vitamines ou en oligoéléments nécessaires à l’activation d’une enzyme, il y a non seulement absence de synthèse du substrat final (hormone, par exemple à partir du cholestérol), mais aussi accumulation des substrats intermédiaires, qui vont encrasser la cellule. Il en résultera une diminution globale des rendements enzymatiques de cette cellule ou de cet organe, comme par exemple le foie.
À retenir : pour assurer un rendement optimal, les interactions enzymatiques ont besoin d’un apport équilibré en oligoéléments. Et, a contrario, une baisse légère de plusieurs oligoéléments peut diminuer l’efficacité des réactions enzymatiques.
LES VITAMINES
Indispensables à la vie, elles participent à la régulation du métabolisme et aux processus biochimiques de la transformation de la nourriture en énergie. À l’exception des vitamines K et D, nous ne sommes pas capables de fabriquer ces substances. Leur apport par l’alimentation est donc primordial pour le fonctionnement harmonieux de notre organisme. Elles se divisent en 2 catégories : les vitamines hydrosolubles – solubles dans l’eau (vitamine C ou acide ascorbique et vitamine B9 ou acide folique) – et les vitamines lyposolubles – solubles dans l’huile (vitamines A, D, E, K).
LES MINÉRAUX
Ils sont essentiels à la structure et au fonctionnement de tout organisme vivant. Ils sont impliqués dans la composition des fluides corporels, la formation du sang et des os, le maintien en bonne santé du système nerveux et la régulation du tonus musculaire, y compris celui des muscles du système cardiovasculaire. Ils se divisent en 2 groupes : les sels minéraux – ou macroéléments (calcium, sodium, magnésium, phosphore…) – et les oligoéléments – ou microéléments (manganèse, fer, iode, cuivre, soufre…).
LES ANTIOXYDANTS
Ce sont des composants naturels qui contribuent à protéger l’organisme des radicaux libres, ces molécules qui peuvent endommager les cellules, affaiblir le système immunitaire et favoriser le développement des pathologies dégénératives, comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires. Même si les sources alimentaires, comme les fruits et les légumes frais ou les graines germées, fournissent de bonnes quantités d’antioxydants, il est difficile de s’en procurer suffisamment de cette manière pour faire obstacle aux radicaux libres sans cesse générés par notre environnement pollué.
Quelques exemples d’antioxydants : acide alpha-lipoïque, ail, bardane, coenzyme Q10, curcumine, ginkgo biloba, glutathion, pycnogénol, sélénium, thé vert, vitamines A, C, E…
LES PLANTES OU EXTRAITS DE PLANTES
Elles sont de formidables réservoirs à composés protecteurs. Étant donné qu’elles ne peuvent pas se déplacer, elles doivent trouver en elles tous les moyens de résister aux attaques, aux différents climats, ainsi qu’aux prédateurs. Il est possible d’extraire des végétaux de très nombreuses familles d’éléments, tels les carotènes, les flavonoïdes, les phyto-oestrogènes, les mucilages, les phytostérols…
LES PROBIOTIQUES
Pour rester en bonne santé, il est nécessaire de favoriser le développement d’une flore intestinale équilibrée et d’une muqueuse intestinale saine, agissant comme barrière protectrice. Comment ? En apportant de bonnes bactéries à notre flore intestinale, des micro-organismes vivants appelés probiotiques, qui atteignent différents sites intestinaux, où ils peuvent être métaboliquement actifs.
Les principales galéniques des compléments alimentaires
Les compléments alimentaires se présentent sous diverses formes, qui offrent toutes des avantages et des inconvénients. À vous de choisir celles qui vous conviendront le mieux.
LES COMPRIMÉS ET LES GÉLULES
Ils sont faciles à utiliser et à conserver, et ils se gardent souvent plus longtemps que les compléments présentés sous d’autres formes.
En revanche, il est important de bien regarder leur composition car il faut savoir qu’ils sont en général additionnés de substances non actives appelées excipients, servant de liants aux différents composants, augmentant leur volume et leur durée de conservation et, dans certains cas, accélérant leur dissolution dans l’estomac. Pour qui ? Celles et ceux qui n’aiment pas se compliquer la vie et souhaitent les emporter en déplacement ou au bureau.
Quant aux gélules, il est bon de rappeler que leur enveloppe peut constituer jusqu’au quart de leur poids. Mieux vaut par conséquent s’intéresser de près à leur composition. Il existe actuellement des gélules d’origine animale (bovine, porcine ou marine) ou d’origine végétale (HPMC ou pullulane). Le laboratoire SUPERDIET a mis au point en 2010 une gélatine de poisson bio valorisant les coproduits de la pêche et provenant de la peau des poissons habituellement jetés.
Les personnes désirant suivre une alimentation vegan privilégieront les gélules d’origine végétale. Pour les puristes, il est bon de savoir que le HPMC (hydroxypropylméthylcellulose) – ou E464 – est critiqué car il s’agit d’une cellulose chimiquement modifiée qui, au final, n’a plus grand chose de naturel… Le pullulane est lui le résultat d’un processus de fermentation naturel à base de tapioca, et non d’une modification chimique. Il présente l’avantage de fournir une barrière à l’oxygène 250 fois plus puissante que la cellulose HPMC et 9 fois plus puissante que la gélatine animale, apportant ainsi une protection optimale contre l’oxydation.
LES AMPOULES
Elles peuvent contenir des purs jus sans alcool obtenus par pression mécanique à froid, des infusions ou des décoctions.
Lorsque vous achetez des plantes sèches, pensez à bien regarder ce que l’on appelle l’EPS, ou équivalent en plantes sèches. Il donne une information très importante sur la quantité de plantes sèches associée. On peut ainsi comparer les dosages entre plusieurs produits.
LES POUDRES TOTALES DE PLANTES
Elles sont peut-être moins nomades dans la vie de tous les jours, mais elles présentent de grands avantages. Tout d’abord, elles conviendront particulièrement bien aux personnes qui ont du mal à avaler les comprimés et qui pourront les dissoudre dans un peu d’eau ou un jus de fruit. Il faut toutefois que leur goût ne soit pas trop désagréable. Elles pourront aussi être mélangées (sans cuisson) aux aliments.
La poudre totale est la galénique idéale pour tous les puristes des plantes car elle renferme ce que l’on appelle le totum de la plante, c’est-à-dire l’ensemble de ses principes actifs. Le totum répond au principe fondamental énoncé par Aristote : « Le tout est plus grand que la somme des parties. »
Le complément alimentaire du mois :
L’ail noir Allium sativum – Le bienveillant
L’ail blanc est employé depuis l’Antiquité pour ses vertus thérapeutiques. D’abord utilisé en Asie centrale puis cultivé en Égypte, il a rapidement conquis le reste du monde, en premier lieu pour ses propriétés médicinales, puis pour ses propriétés culinaires. Nous connaissons tous ses vertus contre l’hypertension, régulatrices des troubles digestifs et des inflammations du système respiratoire. Mais connaissez-vous celles de l’ail noir ?
L’ail noir n’est pas une variété d’ail mais il est issu d’un procédé de fermentation appliqué à l’ail blanc. Ainsi, les têtes d’ail frais sont conditionnées dans une atmosphère humide durant 45 jours minimum. Il se produit une oxydation qui donne aux gousses une couleur noire. La fermentation de l’ail synthétise des substances actives absentes de l’ail blanc et élève la concentration d’actifs déjà présents.
L’allicine (molécule responsable de l’odeur et du goût fort de l’ail blanc) est stabilisée et se transforme alors en une molécule appelée S-allyl-cystéine. C’est cette dernière qui procure à l’ail noir la plupart de ses propriétés thérapeutiques :
• ANTI-CHOLESTÉROL ET RÉGULATION DE LA TENSION ARTÉRIELLE
L’ail noir régule, à l’instar des fameuses statines, le choléstérol LDL, c’est-à-dire le « mauvais cholestérol ». La Sallyl- cystéine permet en même temps d’accroître le choléstérol HDL (ou « bon cholestérol »), tout en régulant l’hypertension artérielle. C’est donc un allié considérable contre les maladies et accidents cardiovasculaires.
• ANTIOXYDANT ET NEUROPROTECTEUR
La fermentation de l’ail, tout en stabilisant ses composés, augmente également sa teneur en antioxydants (dont la S-allyl-cystéine, la S-allyl-mercaptocystéine, mais aussi des flavonoïdes, des composés organosulfurés liposolubles et d’autres nutriments comme le sélénium). L’ail noir contient plus d’antioxydants que l’ail frais et les préparations d’ail, et lutte contre le vieillissement et nombre de maladies dégénératives. Des études ont également démontré que l’ail noir ralentit la destruction des neurones de notre cerveau. Il améliorerait donc la mémoire et stimulerait l’apprentissage et l’intellect.
• STIMULANT DE L’IMMUNITÉ
L’ail noir stimule l’organisme en amplifiant l’activité des enzymes et des cellules immunitaires. Grâce à son action antibactérienne, il est d’un grand soutient pour combattre les infections, qu’elles soient liées à un coup de froid ou intestinales. Il a également une action détoxifiante sur le foie.
Il est recommandé de prendre 2 gélules par jour pendant 2 mois minimum.