S’il y a bien un domaine où les idées reçues sont nombreuses, c’est bien celui de la nutrition. Au coeur de notre vie quotidienne, elle est à la fois nécessité, plaisir et prévention. Mieux vaut donc être bien informé(e) et remettre en question quelques dogmes bien ancrés.
Notre expert :
Dominick Léaud-Zachoval
Il a fondé en 1999 et dirigé pendant 10 ans le salon Artemisia, à Marseille. Il exerce depuis 20 ans comme naturopatheiridologue à Aix-en-Provence. Il est cofondateur de l’École libre de naturopathie ÆSCULAPE, où il enseigne l’hygiène vitale, l’iridologie, les élixirs floraux de Bach et la conduite d’entretiens naturopathiques. Il est également Président de la FENAHMAN, la Fédération Française des Ecoles de Naturopathie.
Pour en savoir plus : www.leaud-zachoval-naturo.fr
www.aesculape.eu – www.fenahman.eu
Idée reçue n° 1 :
Il faut éviter de consommer glucides et protéines au cours d’un même repas
Vrai
Les grandes classes d’aliments n’ayant pas les mêmes compositions chimiques, leur digestion et leur assimilation par l’organisme ne suivent pas le même processus de dégradation. Les glucides sont digérés en milieu alcalin et les protéines en milieu acide. On comprend déjà ici que ces 2 grandes catégories d’aliments ont quelques difficultés à cohabiter au cours d’un même repas et, surtout, dans le bol alimentaire au cours de la digestion. À partir de ce constat, il est préférable de choisir une classe d’aliments principale par repas. Soit il est en majorité composé de glucides et il comporte des crudités, des légumes ou des céréales seules, soit il est composé en grande partie de protéines et il contient une seule source de protéines : oeuf, viande, poisson ou soja et ses dérivés, ou encore une association céréales-légumineuses. Dans ce cas, il est souhaitable qu’il y ait une seule source de protéines au cours du repas afin de ne pas les mélanger car elles sont beaucoup plus difficiles à digérer. Toutefois, la présence d’une petite quantité de glucides sous forme de légumes ou de pain au cours d’un repas protéique favorise les processus de digestion des protéines, par stimulation des enzymes digestives.
Idée reçue n° 2 :
Nous mangeons trop salé
Vrai
Indispensable à la vie, très présent dans l’eau de mer, où la vie a commencé sur notre planète, le sel fait partie intégrante de notre organisme.
Il permet de retenir l’eau dans nos tissus et joue un rôle de régulation hydrique. Il facilite la conduction nerveuse et musculaire. Mais sa surconsommation peut très vite devenir néfaste. Trop de sel et l’organisme retient l’eau de façon trop importante. Apparaissent alors l’oedème, l’hypertension qui affaiblit le coeur et tout le système cardiovasculaire, les surcharges pondérales et une acidose par rétention excessive des liquides extracellulaires. Dans les pays occidentaux, la consommation moyenne est de 8 à 10 grammes de sel (raffiné = sodium pur) par jour et par personne, alors que nous n’avons réellement besoin que de 2 à 3 grammes. En 2001, Pierre Ménéton, chercheur à l’INSERM, révélait les effets néfastes de l’excès de sel et ses conséquences sur la santé publique. Il démontrait notamment que la simple baisse de 30 % de la consommation de sel engendrait « la diminution de 16 % des infarctus du myocarde et de 22 % des accidents vasculaires cérébraux dans un pays comme la France… » Au-delà des pathologies directement induites par la consommation trop élevée de sel, nous considérons en naturopathie que la « stagnation » des liquides humoraux dans l’organisme est très défavorable, les toxines ne pouvant plus être libérées et évacuées.
Idée reçue n° 3 :
Les produits laitiers sont nos amis pour la vie
Faux
Le lait garde une connotation affective certaine, mais sa place dans l’alimentation n’est pas aussi essentielle que nous le croyons. Chez le mammifère, le lait est un aliment essentiel au début de la vie lorsque la mère allaite tout naturellement sa progéniture. Nous sommes la seule espèce sur terre à boire le lait d’une autre espèce, qui plus est à l’âge adulte ! La surconsommation de lait observée depuis les années 50 n’est pas étrangère au développement de certaines formes d’obésité constatées dans la population occidentale, et particulièrement chez les plus jeunes. En effet, le lait de vache est principalement composé de protéines (3 fois plus que le lait humain), permettant au veau de multiplier son poids par 5 en 6 mois ! Une des protéines du lait – la lactoglobuline – est un facteur aggravant de l’allergie chez l’homme. Le simple fait de réduire la consommation de produits laitiers améliore souvent les états allergiques. Par ailleurs, la richesse en acides gras saturés du lait (70 %) augmente les risques cardiovasculaires. Concernant le calcium, au centre des préoccupations de ceux qui préconisent une importante consommation de lait, il n’est pas démontré que cette source soit la meilleure pour l’organisme. Dans le monde, les disparités de consommation de produits laitiers nous montrent que des populations, comme par exemple les Japonais, qui ne consomment quasiment pas de lait trouvent leur principale source de calcium dans les céréales. Ils présentent d’ailleurs beaucoup moins de problèmes d’ostéoporose que les Européens ou les Nord-Américains.
Idée reçue n° 4 : Il faut manger plus lorsqu’il fait froid
Faux
En hiver, la nature nous convie à entrer dans une phase d’hibernation et à réduire nos activités, grandes consommatrices d’énergie. L’alimentation doit rester frugale mais qualitative au cours de cette période plus froide, afin de permettre à l’organisme de se mettre au repos. Lorsque nous mangeons en quantité, nous dépensons plus d’énergie afin d’assimiler et d’éliminer. En observant ce que la nature met à notre disposition au cours de la saison froide, nous pouvons faire les bons choix.
Les fruits d’hiver de nos régions, comme les pommes ou les poires, nous assurent l’apport nécessaire en vitamines. Les légumineuses (lentilles, pois cassés) et les céréales ou pseudo-céréales (riz, quinoa, petit épeautre, sarrasin), très « réchauffants », nous fournissent les sucres et les protéines végétales indispensables à la production d’énergie.
Une petite poignée d’oléagineux, comme des noix, des amandes, des noisettes, chaque jour, complète les apports en minéraux et en acides gras de bonne qualité.
Enfin, la consommation de produits animaux doit être modérée, afin de ne pas surcharger l’organisme. Des compléments naturels, comme la spiruline, sont intéressants pour leur richesse en nutriments essentiels et leur apport énergétique. Pour les frileux et ceux qui ressentent une fatigue plus marquée au cours de l’hiver, il est déconseillé – contrairement aux idées reçues – de manger trop de crudités et de fruits acides (orange, kiwi, clémentine…). Une boisson chaude vers 17 h 00 – rooibos, tisane ayurvédique –, accompagnée d’un aliment plutôt salé, leur sera plus bénéfique que des aliments sucrés ou froids !
Idée reçue n° 5 :
Les eaux minérales sont meilleures pour la santé que les eaux de source
Faux
L’eau de boisson joue un rôle primordial dans l’élimination des toxines de l’organisme par son pouvoir drainant, bien plus que dans l’apport de minéraux. Contrairement à une idée reçue, fortement soutenue par la publicité, une eau en bouteille n’apporte pas à l’organisme tous les minéraux qu’elle contient. En effet, à la source, l’eau jaillit sous une forme ionisée : les molécules qui la composent sont porteuses d’une charge électrique libre, négative ou positive. Une eau consommée sous cette forme est évidemment très profitable puisqu’elle fournit à l’organisme des minéraux assimilables par la cellule, grâce aux échanges électriques permis par la forme ionisée. Ceci n’est possible qu’à la source. Dès lors que l’eau est captée, mise au contact de l’air et oxydée, traitée et embouteillée, elle perd en grande partie sa forme ionisée. Les minéraux qu’elle contient sont alors beaucoup moins disponibles. Une eau minérale est intéressante à la source, en cure, car elle garde ses propriétés lorsqu’elle est immédiatement consommée. Plus une eau est pure, et donc peu minéralisée, plus sa capacité à « nettoyer » l’organisme est grande. Une eau peu minéralisée est donc plus intéressante lorsqu’elle présente un résidu sec à 180 °C inférieur à 100 mg par litre (mention figurant sur l’emballage).
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