Le côlon – ou gros intestin – est probablement la partie du corps à laquelle nous faisons le moins attention. Or, un côlon en pleine forme est une composante essentielle de notre état de santé. Le côlon se salit au fil des années. L’accumulation de déchets sur ses parois bloque l’absorption par le corps des nutriments essentiels issus de l’alimentation, tandis que les toxines de ces déchets non évacués s’amassent dans l’organisme.
S’ensuivent des pathologies comme la constipation, la fatigue, le sommeil perturbé, la déprime, le surpoids.
Solution n° 1
Misez sur le psyllium blond
(Plantago ovata)
C’est une variété de plantain originaire d’Inde, appelé localement isabgol. Cette plante est utilisée en Ayurvéda pour soulager la paresse intestinale.
Les capacités épaississantes du psyllium sont spectaculaires : le tégument gonfle jusqu’à 50 fois son volume en absorbant l’eau, et crée un gel mucilagineux riche en fibres solubles (35 %) et non solubles (65 %). Celles-ci prennent du volume dans le bol alimentaire, favorisant ainsi la satiété et le transit intestinal.
Il suffit de mélanger 1 cuillère à soupe de psyllium dans un verre d’eau, à boire lors du repas. Il est possible de choisir le psyllium déjà hydraté sous forme de gel (attendre 20 mn environ après l’avoir mélangé avec un liquide) ou, mieux, de le consommer immédiatement après mélange : il gonflera dans l’estomac en absorbant sucres et graisses et nettoiera les parois intestinales.
Astuce : pour habituer son système digestif au psyllium (du fait de sa richesse en fibres), commencez avec 1 c. à c./jour, puis augmentez les doses jusqu’à 3 c. à s., ou plus selon vos attentes.
Solution n° 2
Consommez des jus de légumes et fruits frais
Jour après jour, nos intestins sont mis à rude épreuve car nous leur imposons des aliments qui ne sont pas physiologiquement toujours adaptés. Pour avoir une meilleure assimilation intestinale, il est important de désenflammer la muqueuse, notamment en consommant les fruits et légumes sous forme de jus frais (cela limite l’apport de fibres, qui peuvent être irritantes) grâce à un extracteur de jus de qualité. Vous pourrez, par exemple, utiliser la pomme ou de la banane mûre (véritables pansements pour la muqueuse intestinale), du curcuma (régulateur de l’inflammation au niveau de la muqueuse), du fenouil (carminatif, c’est-à-dire stimulant les sécrétions salivaires et gastriques), du gingembre (digestif, carminatif)…
Conseil : n’hésitez pas à opter pour des monodiètes de jus de légumes et de fruits frais pendant plusieurs jours. Elles vous aideront à détoxiner vos intestins.
Solution n° 3
Pratiquez l’irrigation ou hydrothérapie du côlon
Elle consiste en une détoxination de la muqueuse intestinale en douceur. Après une séance, on se sent comme remis à « neuf » et « léger ». Il s’agit d’une véritable cure de décrassage et de purification.
LES BIENFAITS DU NETTOYAGE DU CÔLON
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Pour en savoir davantage sur cette pratique bien trop marginale, nous avons posé quelques questions à Thierry Casasnovas, naturopathe, spécialiste de l’alimentation vivante, qui dirige l’association Régénère.
Thierry, comment expliquez-vous que le lavement soit si peu répandu en France ?
Il existe de nombreuses raisons. Parmi elles, le fait que nous désinvestissons notre propre corps, le confiant à des spécialistes. Ce déclin de responsabilité vis-à-vis de notre santé nous a conduits à penser que le traitement de pathologies était l’affaire uniquement de spécialistes.
Il existe par ailleurs beaucoup de tabous, qui freinent cette pratique, étant donné qu’elle touche à l’intime. Nos grands-parents n’avaient d’ailleurs pas tous ces tabous et utilisaient régulièrement une poire à lavement.
Quels bienfaits peut-on attendre d’un lavement ?
Il faut comprendre la finalité d’un tel acte. Rappelons tout d’abord que les intestins, et plus particulièrement le côlon, sont un émonctoire, qui évacue des toxines. Quand le côlon est saturé en toxines, il s’ensuit un phénomène d’auto-intoxication, pouvant conduire à de nombreux troubles.
Avec un lavement, on vidange le côlon, supprimant ainsi les soucis d’auto-intoxication.
À qui s’adresse-t-il ?
À peu près à tout le monde, dès lors que l’on respecte la sphère intime de la personne.
À quelle fréquence est-il possible de le réaliser ? Y a-t-il des périodes de l’année plus propices ?
Dans la mesure où il s’agit d’un traitement non intrusif, il peut être pratiqué très régulièrement, à partir du moment où l’on a le temps et où l’on commence à avoir des troubles.
Il permet de rétablir le péristaltisme intestinal et n’entraîne aucune constipation. À la maison, il est possible de le réaliser plusieurs fois par jour en période de troubles physiologiques importants. Sinon, aux 2 moments clés de l’année : au printemps, pour l’effet détox, et à l’automne, pour booster l’immunité. La première fois peut être un peu stressante et on manque souvent d’organisation. Mais on s’habitue vite. Pensez à faire l’acquisition d’une poche à lavement pour la modique somme de 10 à 12 €.
Quels conseils ou recommandations donneriez-vous à nos lecteurs qui souhaitent tester cette pratique ?
Persévérer et ne pas s’arrêter à la première fois, qui peut parfois surprendre quelque peu.
Un lavement pratiqué à la maison estil aussi efficace qu’un lavement réalisé chez un naturopathe ou dans un institut spécialisé ?
Ce n’est pas tout à fait la même chose. L’hydrothérapie du côlon va plus loin dans l’intestin. Il faut toutefois choisir un praticien qui soit bien attentif à notre ressenti.
Mais c’est surtout le massage qui est très important dans la pratique de l’irrigation du côlon. Les personnes ayant un système intestinal compliqué vont avoir du mal à se masser de manière adéquate. Le fait de recevoir le traitement peut leur être bénéfique.
En revanche, si l’on arrive bien à passer l’eau en massant, il n’y a aucun inconvénient à le faire chez soi, bien au contraire. La pratique à domicile est bien évidemment plus économique et on peut y recourir quand on le souhaite.
Quelles sont les 3 principales erreurs à ne pas commettre dans le cadre d’un lavement ?
- Vouloir aller en force.
- Passer l’eau trop rapidement. L’important est de garder l’eau 10 à 15 minutes avant toute évacuation. Il faut donc faire monter l’eau très lentement.
- Utiliser de l’eau trop froide ou trop chaude.
Quel liquide doit-on privilégier pour réaliser un lavement : nature de l’eau, ajout ou non d’infusions de plantes, de chlorophylle… ?
Il est possible d’utiliser de la chlorophylle liquide ou de l’infusion de camomille ; mais, personnellement, je préfère n’utiliser que de l’eau, tant que celle-ci est de qualité.
À quelle température doit être l’eau ?
Autour de 37 °C. Mais chacun la choisira en fonction de son ressenti. Il faut cependant que la différence de température entre l’eau et le corps ne soit pas trop importante.
À quel âge et jusqu’à quel âge est-il possible de pratiquer des lavements ?
À tout âge et sans limite d’âge.
Existe-t-il des contre-indications ?
La seule que je connaisse est la rectocolite hémorragique – ulcération des parois du côlon –, une maladie hémorragique inflammatoire. Dans ce cas, l’inflammation est trop importante pour pratiquer un lavement dans de bonnes conditions. Il est alors conseillé de commencer par prendre des jus et de l’aloe vera. Une fois la muqueuse désenflammée, on peut procéder aux lavements.
Le mot de la fin ?
Je trouve que le lavement et le jeûne sont un moyen de se réapproprier sa santé, de manière extrêmement puissante. On ne mesure pas à quel point, une fois que la fonction émonctorielle du corps – à savoir sa capacité à éliminer les déchets – est rétablie, tout se passe bien. Le corps a beaucoup moins de besoins que l’on aimerait nous faire croire : il suffit de consommer une alimentation de qualité au sens le plus large du terme et de pouvoir éliminer facilement ses déchets. Les besoins du vivant sont finalement extrêmement simples…
Merci à Thierry Casasnovas
Association Régénère-VivreCru
vivrecru@gmail.com
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