Impossible d’évoquer le stress sans aborder la notion de cohérence cardiaque, l’arme antistress absolue. Pour nous éclairer sur cette notion, nous avons posé quelques questions à David O’Hare, spécialiste de la cohérence cardiaque dans les pays francophones. En France, il collabore avec l’Éducation nationale pour former les enseignants et les éducateurs à son utilisation en classes. Il forme également les professionnels de santé en Europe et au Québec.
avec le Dr David O’Hare
spécialiste de la cohérence cardiaque dans les pays francophones
Quand et par qui a été mise au point la cohérence cardiaque ?
Personne n’a inventé la cohérence cardiaque. C’est l’exploitation d’un réflexe physiologique qui lie la respiration et la fréquence cardiaque, et cette synchronisation régule le système nerveux autonome, notre système automatique qui gère la santé et son maintien.
Ce réflexe est présent chez tous les vertébrés. L’état de cohérence cardiaque a été mis en évidence chez les chiens, les chats, les chevaux, etc. Ce qui a été inventé, c’est le matériel biologique pour la mettre en évidence (biofeedback). Les premiers équipements datent des années 50, mais la relation entre respiration et fréquence cardiaque est connue depuis l’antiquité de la médecine et documentée au XVIIe siècle. L’inventeur du thermomètre n’a pas inventé la fièvre, l’inventeur de la balance n’a pas inventé l’obésité… c’est le même principe.
Comment la définiriez-vous ?
Il s’agit d’un équilibre physiologique de notre système d’activation pour la fuite et le combat et le système de relaxation et de réparation.
Par quelles techniques simples est-il possible de jouer sur la variabilité de notre rythme cardiaque ?
L’inspiration stimule l’activation du système sympathique (fuite, combat) avec accélération de la fréquence cardiaque. À l’inverse, l’expiration stimule l’activation du système parasympathique (repos, relaxation, restauration), avec ralentissement de la fréquence cardiaque.
365 : 3 chiffres-clés pour atteindre la cohérence cardiaque ?
3 pour 3 fois par jour, car les effets d’une pratique ne durent que quelques heures.
6 respirations par minute, car c’est la fréquence respiratoire qui donne la plus grande synchronisation entre les fréquences respiratoires et la variation de la fréquence cardiaque.
5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration.
Est-il possible de diminuer, voire de supprimer le stress en pratiquant la cohérence cardiaque ?
Oui, en activant le système parasympathique, on active le repos, la relaxation et le calme.
Quels sont vos conseils pour bien pratiquer la cohérence cardiaque ?
Souvent, régulièrement, avec attention et l’intention d’avoir un impact sur sa santé. En position verticale, de préférence, des respirations amples et lentes, avec focalisation sur celles-ci.
Comment faire concrètement ?
Utiliser un guide respiratoire au début pour bien synchroniser à 6 par minute – 5 secondes d’inspiration, 5 secondes d’expiration. Ils sont disponibles partout et, en particulier, sur www.coherenceinfo.com
Faut-il respirer par la bouche ou par le nez, faut-il fermer les yeux ou les garder ouverts ?
Pour l’état de cohérence cardiaque, il importe peu de respirer par le nez ou par la bouche, faites comme d’habitude. La fréquence de 6 respirations par minute est la seule contrainte pour une bonne pratique, pendant 5 minutes, plusieurs fois par jour.
À quelle fréquence faut-il la pratiquer ?
3 fois par jour est un bon compromis entre efficacité et motivation à continuer.
Le mot de la fin ?
Pratiquer, pratiquer, pratiquer…
C’est simple, facile à mettre en place et les résultats sont rapides.
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