On entend souvent des parents inquiets déplorer que leur enfant ne veuille rien manger. Ainsi, les repas sont redoutés par les deux parties : de la négociation sur le nombre de bouchées à la promesse d’un dessert, voire les menaces, puis la culpabilité et la peur que son alimentation nuise à sa bonne croissance. Et si on lâchait du lest ?
L’importance de la diversification
Le premier rapport avec la nourriture diversifiée intervient entre 4 et 6 mois. La façon dont les aliments vont être introduits va définir une partie du comportement de l’enfant face à la nourriture. À ce stade, le développement du goût est bien plus important que l’apport calorique. Même s’il mange peu, continuez à lui proposer une grande variété de fruits et légumes, dont il gardera les saveurs en mémoire.
Ne jamais forcer un enfant à manger
Même si les aïeux arguent qu’à leur époque, on ne laissait pas le choix à l’enfant et que cela se passait bien mieux, on sait aujourd’hui que cette attitude a fabriqué des générations de traumatisés par les repas familiaux.
Aux alentours de 18/24 mois, il est courant que l’enfant déclare une néophobie alimentaire1. Il peut ainsi refuser catégoriquement de toucher au contenu de son assiette. Une attitude qui, généralement, se régule d’elle-même vers 3 ans, mais qui peut perdurer selon les cas. Comment réagir ? Dans leur livre Parler pour que les tout-petits écoutent2, les auteurs suggèrent de présenter à l’enfant une assiette vide, à garnir eux-mêmes à partir de plats qui se trouvent sur la table. Une façon de l’amener à participer activement à son repas. Une autre solution consiste à poser tous les plats, de l’entrée au dessert (en se limitant bien évidemment aux aliments sains), et de laisser l’enfant choisir l’ordre dans lequel il souhaite les manger.
Aménager l’heure des repas
Les marqueurs de temps sont un élément important dans le développement de l’enfant. Si vous sentez que votre enfant rechigne à manger, quitte à aller se coucher le ventre vide, essayez d’avancer l’heure du repas. Par exemple, dînez à 18 h 30, avant que la fatigue chasse la faim. Prenez le temps de vous installer avec lui, d’échanger sur vos journées et de décompresser, pour faire du repas un agréable moment de partage en famille sans guetter le moindre mouvement de fourchette.
Enfin, il ne tient qu’à vous de lui proposer des aliments sains, favorables à sa santé et à son évolution. Pour cela, il est important que le reste de la famille privilégie également les fruits et légumes frais, car l’enfant grandit aussi par l’imitation. Une bonne occasion de montrer l’exemple !
1- Réticence à manger des aliments nouveaux ou présentés sous une forme nouvelle.
2- Parler pour que les tout-petits écoutent – Un guide de secours pour le quotidien avec des enfants de 2 à 7 ans, de Joanna Faber et Julie King, aux éditions du Phare.