Paul Pinto est le fondateur de REBOOTMYLIFE, un ensemble de deux programmes destinés à accroître la force mentale et émotionnelle. Il est diplômé de Sciences Po et ancien élève du 3e cycle de communication au Celsa Sorbonne Université. Ayant travaillé pendant plus de 25 ans dans le management du changement, il a toujours placé l’humain au cœur de son travail. Certifié Mindfullness, préparation mentale et Black Belt Lean Six Sigma, il est le préparateur mental de l’équipe de France de polo. Il pratique, en outre, les arts martiaux depuis plus de 45 ans. Pour la sortie de son nouveau livre Les quatre éléments, nous lui avons posé quelques questions…
À l’encontre des nouveaux paradigmes qui prônent le bien vieillir et la ménopause ou l’andropause happy, vous nous proposez un voyage vers la jeunesse durable. Est-ce une forme de jeunisme ou le refus d’une vieillesse ennemie ?
Vous avez raison de poser la question dans ces termes. Il est important de bien savoir ce que l’on veut. L’antagonisme jeunesse/vieillesse est aussi ancien que l’humanité. En fait, le sujet du vieillissement devient aigu aujourd’hui parce que l’espérance de vie augmente. À 50 ans, en Occident, on sait qu’il nous reste encore 25 ans à vivre, davantage encore pour les femmes. C’est beaucoup. Est-ce que l’on a envie d’être vieux à partir de 60 ans ? Chacun son choix. Je propose de reculer le plus possible le seuil de la vieillesse, en particulier sur le plan physique. Plus tôt on s’y prend, mieux c’est.
Vous regrettez dans votre dernier ouvrage Le quatre éléments que nous privilégiions la facilité sans effort pour rester jeune. Pourriez-vous développer ?
L’impatience et la facilité sont des caractéristiques de notre modernité. Les plats préparés en sont une parfaite illustration. Les promesses marketing sur l’anti-âge reflètent très bien l’idée de résultats immédiats sans effort : « Une peau visiblement plus lisse en une semaine », « Perdez 10 kilos en un mois », « Musclez-vous sans faire de sport ». Cela amène à avoir une relation superficielle au corps, à la santé et, bien sûr, à la jeunesse. On consomme de la jeunesse comme on consomme des plats préparés. Or, de mon point de vue, la jeunesse est un combat dans la durée. On ne devient pas ceinture noire de judo en une semaine. Je propose un voyage vers la jeunesse, non pas une destination immédiate. Dans le voyage, il y a le plaisir de s’investir, de progresser chaque jour, de voir les changements se produire.
Vous militez pour réveiller la volonté et le courage. Quels arguments donneriez-vous à nos lecteurs pour privilégier le temps et l’effort à l’immédiateté et la facilité ?
Le courage est la porte d’entrée vers l’amélioration continue. Le courage, c’est renoncer à l’illusion de facilité et d’immédiateté, pour privilégier l’effort et la discipline. À la clé, une jeunesse durable et véritable. C’est vrai, il faut du courage pour cuisiner plutôt que manger des plats préparés, renoncer aux sucres, se lever plus tôt pour méditer et faire une séance de gym, lire plutôt que regarder la télévision. Mais, croyez-moi, quand on commence, la vie a une autre saveur.
Vous proposez une approche de l’anti-âge à la fois holistique et systémique. Qu’est-ce que c’est ?
Holistique, cela veut dire complète, qui intègre la totalité de notre corps : tissus, système cardio-respiratoire, muscles, tendons… C’est également l’alignement corps et mental. Systémique, cela veut dire que je propose une jeunesse qui s’autoalimente. Le métabolisme illustre parfaitement l’idée. Le métabolisme est un système thermodynamique d’échange d’énergie (consommation d’énergie et production d’énergie). Lorsque le métabolisme augmente, par le sport et une alimentation protéinée, le corps produit plus d’énergie pour la même quantité de calories utilisées.
Cette recherche de la jeunesse durable repose, selon vous, sur 4 piliers : la paix intérieure, l’amour, l’énergie, le but. Pourriez- vous nous en dire un peu plus ?
L’impact de chacun de ces 4 éléments comme remparts contre le vieillissement est démontré par de nombreuses études. Combinés, ils agissent en synergie.
La paix intérieure est la capacité à ne pas laisser les émotions toxiques (peur ou colère, par exemple) prendre le pouvoir sur notre mental. Le stress et la dépression, entre autres, sont des accélérateurs du vieillissement. D’un côté, une production excessive de cortisol et, de l’autre, une production insuffisante de sérotonine.
La méditation est un outil extrêmement puissant pour réguler ce que les anciens appelaient « l’humeur ».
L’énergie fait référence à ce que je disais précédemment sur le métabolisme. L’énergie se nourrit de 2 éléments : le sport et l’alimentation. Des études récentes ont démontré que le sport à haute intensité, comme le CrossFit, combiné au régime méditerranéen, jouent un rôle majeur dans le renforcement des BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factors), les protéines qui protègent nos neurones.
L’amour, mais aussi l’amitié, qui est une autre forme d’amour, apportent de la lumière et de la joie dans notre vie. L’amour est une vibration élevée. Plus on vibre haut, plus on reste jeune.
Le but, c’est ce qui nous fait nous lever le matin le cœur léger, qui nous fait travailler sans voir le temps passer. En écrivant ces lignes, je ne vois pas le temps passer, par exemple. Les centenaires de l’île d’Okinawa ont tous un point commun : leur vie a été nourrie par l’envie d’accomplir quelque chose sur Terre. C’est cela, le but. On dit que lorsque l’on sait répondre au pourquoi, le comment vient naturellement.
L’amour, oui, mais lequel ?
Les Grecs avaient défini 4 catégories d’amour, de l’éros à l’agapè. Quand je parle d’amour, je parle de cette énergie ou vibration qui nous amène vers l’autre sans a priori et sans jugement, avec simplement l’idée d’échanger et de partager.
Vous évoquez le fait que monter dans les champs vibratoires nous permet de lutter contre levieillissement. Qu’entendez-vous par là ?
Selon le Dr David Hawkins, physicien et psychiatre, il existe 17 champs vibratoires, que j’ai classés en 4 catégories, des vibrations les plus basses aux plus élevées :
Les vibrations du désespoir, comme la peur et le chagrin.
Les vibrations de la fébrilité, comme la colère ou l’ego.
Les vibrations du succès, comme le courage et la volonté.
Les vibrations de la transcendance, comme l’amour et la joie.
Plus nous vibrons bas, plus nous souffrons, plus vite nous vieillissons.
Plus nous vibrons haut, mieux nous sommes armés contre le vieillissement.
La méditation, le sport et la lecture sont de puissants moyens pour élever notre champ vibratoire.
Votre journée type anti-âge ?
J’ai construit de nombreuses routines quotidiennes.
Je commence ma journée par remercier l’univers pour ce nouveau jour. Je le remercie d’être vivant, en bonne santé, de vivre dans un pays en paix, d’avoir un toit et de quoi manger.
Ensuite, je fais une séance de 15 mn de méditation mindfulness.
Mon réveil musculaire consiste à faire des wazas (techniques) de kendo. C’est un exercice à la fois cardio et de concentration.
Je poursuis avec quelques étirements du dos et du psoas.
Entre midi et 14 heures, je fais entre 40 et 50 mn de sport. J’alterne entre CrossFit et course fractionnée.
Le soir, je lis 1/2 heure et je fais une dernière séance de méditation avant de me coucher.
C’est beaucoup, j’en ai conscience. On n’est pas obligé de suivre ces routines à la lettre. Par exemple, une séance de méditation et réveil musculaire quotidiens et 2 séances de sport par semaine font très bien le « job ».
Votre mantra anti-âge préféré ?
« J’ai confiance dans mes ressources. Je suis lucide et conscient. Je m’améliore en permanence. Je triomphe toujours. »
Le mot de la fin ?
Je suis persuadé que de plus en plus de femmes et d’hommes veulent davantage maîtriser leur existence, sur les plans physique et émotionnel. Ils ont compris que faire reculer le vieillissement est un combat quotidien qui demande du courage, des efforts et de la discipline.
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