On pense souvent – à tort – que le bien-être est une invention du XXe siècle, tant il est aujourd’hui démocratisé. Que nenni ! À en juger par l’héritage bien-être des remèdes d’antan, il semblerait que les anciens ne nous aient pas attendus pour prendre soin d’eux et panser les bleus du corps et de l’âme. Illustrations avec quelques remèdes bien-être emblématiques.
La lotion de Foucaud
Hier : C’est en 1946 que Lucienne Merle crée le Laboratoire qui porte toujours son nom et lance la Friction de Foucaud, un produit présenté comme « souverain contre la fatigue ». L’idée du produit lui était venue après de nombreuses années passées en Indochine, où le climat, très souvent à la fois chaud et humide, pouvait être particulièrement éprouvant.
Véritable produit énergisant, la Friction de Foucaud fut conçue comme un allié 100 % naturel. Sa formule renferme un savant dosage d’huiles essentielles de citron, d’oranges douce et amère, de thym, lavande et romarin, mélangé à des extraits naturels de camphre et de menthol.
Elle s’emploie en friction, après la douche ou le sport, comme un geste tonique pour se sentir en pleine forme jour après jour. Elle soulage également les muscles endoloris après le sport, ainsi que les piqûres d’insectes.
Aujourd’hui : Cette lotion, qui n’a pas pris une ride, est plus que jamais d’actualité, tant les huiles essentielles y sont à l’honneur. Elle est toujours commercialisée.
Recette à faire soi-même :
Lotion revigorante aromatique
Dans un bol ou un bécher, mélangez 95 ml de vodka avec 2 ml (70 gouttes) d’HE d’orange douce, 1 ml (35 gouttes) d’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia), 1 ml (35 gouttes) d’HE de citron, 0,5 ml (17 gouttes) d’HE de romarin à camphre, 0,5 ml (17 gouttes) d’HE de thym à thujanol. Transvasez dans un flacon spray en verre de 100 ml.
S’utilise de la même manière que la lotion de Foucaud.
Le baume du tigre, le « couteau chinois »
Hier : Issu de la tradition médicinale asiatique, le baume du tigre est un onguent* fabriqué depuis le XIXe siècle. À son origine, Aw Chu Kin, un célèbre herboriste originaire de Rangoon, ayant fait des études et des essais sur plusieurs exemples d’onguents jusqu’à arriver à la fabrication du baume du tigre. Après avoir constaté les bienfaits du baume préparé par son père, Aw Boon Haw emporta avec lui les secrets du baume lors de son déménagement à Singapour en 1926. Dès lors, la commercialisation du baume du tigre débuta et se développa rapidement aux quatre coins du monde.
* médicament de consistance pâteuse que l’on applique sur la peau.
Aujourd’hui : Il existe 2 versions du baume du tigre : le baume du tigre blanc et le baume du tigre rouge. Le blanc soulage les douleurs musculaires légères, les migraines, les piqûres d’insectes, les rhumes et les congestions nasales, toux, sinusite, rhinite.
Le baume du tigre rouge est préconisé pour traiter les douleurs musculaires, articulaires, inflammatoires, incluant également les maux de gorge, ecchymoses et douleurs abdominales.
Il a la particularité de procurer une sensation de chaleur à l’application, suivie d’une sensation de froid, particulièrement bénéfiques en cas de douleur, quelle que soit son origine, car cette alternance de chaleur et de fraîcheur va désensibiliser les récepteurs de la douleur à l’endroit de l’application et, ainsi, soulager efficacement la personne souffrante.
Les compositions des 2 baumes diffèrent légèrement, leur conférant des propriétés spécifiques :
Le baume du tigre traditionnel (rouge) est composé de camphre (25 %), de menthol (10 %), d’huile essentielle de cajeput (7 %), de menthe démentholisée (6 %), d’huile essentielle de cannelle (5 %), d’huile essentielle de clous de girofle (5 %).
Le baume du tigre traditionnel (blanc) contient du camphre (25 %), de l’huile essentielle d’eucalyptus globulus (14 %), du menthol (8 %), de l’huile essentielle de clous de girofle (1,5 %).
Le saviez-vous ? La couleur du baume du tigre rouge est due à la présence d’oxyde de fer rouge, ajouté pour bien distinguer les baumes.
Pour celles et ceux qui sont adeptes du baume du tigre traditionnel, sachez que sa formule est loin d’être 100 % naturelle puisque l’ingrédient principal est la paraffine, produit extrait des résidus solides du pétrole.
Par ailleurs, les concentrations en camphre, menthol et huiles essentielles sont très élevées par rapport à la réglementation européenne.
Je vous propose donc une recette 100 % naturelle :
Temps de réalisation : 20 mn Durée de conservation : 6 mois
Le matériel
- Un bol ou un bécher
- Une petite cuillère ou un bécher
- Une balance de précision
- 1 pot de 30 ml
Dans mon panier
- 4,6 g de cire cera bellina
- 24 g de macérât huileux d’arnica
- 0,6 g de cristaux de menthol
- 34 gouttes d’HE de cajeput (Melaleuca cajupuiti)
- 24 gouttes d’HE de menthe poivrée (Mentha piperita)
- 4 gouttes d’HE de romarin à camphre (Rosmarinus officinalis CT camphre)
- 4 gouttes d’HE de clous de girofle (Eugenia caryophyllus)
- 4 gouttes d’HE de cannelle de Chine (Cinnamomum cassia)
- 2 gouttes de vitamine E
La recette
- Transférez dans le bol la cera bellina, le macérât d’arnica et les cristaux de menthol, puis faites fondre à feu doux au bain-marie. Une fois la cire fondue, retirez du feu.
- Ajoutez progressivement le reste des ingrédients en mélangeant bien entre chaque ajout.
- Transférez la préparation dans le pot.
- Réservez jusqu’à complet refroidissement.
Précaution d’emploi : faites un test de sensibilisation de 24 h minimum dans le pli du coude avant toute utilisation. Arrêtez l’application en cas de rougeurs et picotements importants.
Ne convient pas aux enfants, aux femmes enceintes et allaitantes, aux personnes ayant des antécédents épileptiques ou convulsifs, ni aux personnes hypersensibles aux huiles essentielles. Conservez ce baume à l’abri de la lumière et de la chaleur.